Thèse en cours

Essais sur le financement et le multilatéralisme pour le développement durable sur le long-terme

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Auteur / Autrice : Guillaume Lafortune
Direction : Guillaume Vallet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Inscription en doctorat le 25/09/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences économiques (Grenoble ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche en Economie de Grenoble

Résumé

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Les objectifs de développement durable (ODD) adoptés par tous les États membres de l'ONU en 2015 nécessitent un changement dirigé à long terme. Il s'agit en grande partie d'un programme d'investissement dans les infrastructures physiques (énergies renouvelables, électrification, accès à large bande, etc.) et le capital humain (santé, éducation, protection sociale). Ils nécessitent également une planification et des engagements à long terme. Pourtant, de nombreux pays en développement sont confrontés à d'importantes contraintes d'espace budgétaire qui représentent des obstacles importants à la réalisation des ODD. Ces contraintes ont été aggravées par la pandémie de COVID-19 et d'autres crises internationales. En septembre 2022, le secrétaire général de l'ONU, António, a lancé un appel en faveur d'une relance des ODD menée par le G20 pour « stimuler massivement le développement durable des pays en développement ». L'un des objectifs est d'accroître l'accès aux financements concessionnels pour les pays en développement liés aux besoins des pays et aux investissements dans les ODD. Plus tôt cette année-là, le secrétaire général de l'ONU a appelé à passer « en mode d'urgence pour réformer la finance mondiale ». Commentant les déséquilibres structurels entre pays développés et pays en développement, il a ajouté qu'« ils sont le produit d'un système qui attribue régulièrement de mauvaises cotes de crédit aux économies en développement, les privant de financements privés ». Les experts s'accordent de plus en plus à dire que les marchés financiers ont tendance à trop insister sur les préoccupations économiques à court terme et à « sous-pondérer les problèmes à plus long terme, y compris les risques environnementaux et sociaux ainsi que l'investissement dans la résilience et la durabilité » (UNDESA, 2022).Essentiellement, les notations de crédit et les taux d'intérêt qui s'appliquent à la plupart des pays en développement ne tiennent pas compte du potentiel de croissance des investissements dans les ODD (Sachs et al, 2022). La Première ministre Mia Mottley de la Barbade a appelé à une refonte importante des institutions de Bretton Woods, y compris le FMI et la Banque mondiale, pour répondre à la crise du changement climatique. Il est crucial de combler les lacunes de l'architecture financière mondiale pour rétablir la confiance dans le multilatéralisme. Ce doctorat apportera de nouvelles contributions théoriques dans le domaine de l'économie international et des contributions pratiques pour accroître l'accès au financement du développement durable à long terme dans les économies émergentes et les pays en développement. Un nouveau cadre théorique sera introduit pour souligner l'effet sur le potentiel de croissance des investissements hautement prioritaires - que ce soit pour l'électrification, les énergies renouvelables, l'eau et l'assainissement, les transports publics ou la scolarisation - et le rôle que l'augmentation de la dette extérieure et des flux de financement peut jouer pour accélérer le développement durable. À son tour, cela doit s'accompagner d'une capacité accrue des pays émergents et en développement à mobiliser et à gérer des niveaux de financement suffisamment importants pour le développement durable à long terme. En nous appuyant sur des méthodes de recherche qualitatives et quantitatives, nous mettrons l'accent sur la manière dont les réseaux et instruments scientifiques mondiaux et locaux peuvent être davantage exploités pour soutenir les cadres budgétaires à long terme et les voies scientifiques pour le développement durable et le rôle que la science peut jouer pour accroître la responsabilisation, réduire les risques financiers et faire face aux risques de « blanchiment vert ». Dans l'ensemble, ce doctorat. la recherche fournira des bases théoriques et empiriques solides pour renforcer les opérations des institutions multilatérales, renforcer l'interface science-politique pour le développement durable et aligner les flux de financement du développement sur les besoins et les engagements des pays en matière d'ODD. Ce doctorat s'appuiera sur les travaux antérieurs menés par le CREG en économie internationale et en particulier du Prof. Vallet notamment sur les monnaies locales comme moyens de stabiliser l'économie (Vallet, 2016).