Orthospectre des longueurs des surfaces :aspects hyperboliques et algorithmiques
Auteur / Autrice : | Nolwenn Le quellec |
Direction : | Stéphane Sabourau |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Mathématiques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2023 |
Etablissement(s) : | Université Gustave Eiffel |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mathématiques, Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LAMA -- Laboratoire d'Analyse et de Mathématiques Appliquées |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le but principal de la thèse est l'étude de l'orthospectre des surfaces hyperboliques à bord défini comme l'ensemble des longueurs des orthogéodésiques (arcs géodésiques orthogonaux au bord en chacune de ses extrémités) comptées avec multiplicités. L'orthospectre a été relativement peu étudié. On sait qu'il détermine la longueur totale du bord de la surface, l'aire de la surface et l'entropie du flot géodésique via les séries de Poincaré. Quant à savoir si l'orthospectre détermine la surface hyperbolique, Masai et McShane ont montré très récemment que, dans le cas d'une surface hyperbolique avec une seule composante de bord, seul un nombre fini d'autres surfaces hyperboliques ont le même orthospectre. Pendant son stage de M2, Nolwenn Le Quellec a étendu ce résultat au cas des surfaces à plusieurs composantes de bord. Notons que dans les deux cas, la preuve repose sur un argument de compacité et ne permet pas d'obtenir de borne explicite. Un premier objectif est de trouver une borne explicite sur le nombre de surfaces hyperboliques ayant même orthospectre. Une approche naturelle consiste à adapter les techniques de Buser et Parlier (qui s'applique au spectre des longueurs) au cas de l'orthospectre. Une autre question dans cette veine est de voir si le résultat de Wolpert s'étend à l'orthospectre, autrement dit, si une surface hyperbolique ''générique'' est déterminée par son orthospectre. Un second objectif serait d'étudier l'orthospectre simple défini comme l'ensemble des longueurs des orthogéodésiques simples comptées avec multiplicités. Notons que dans le cas fermé des résultats de rigidité pour le spectre des longueurs simples n'ont été obtenus que très récemment par Baik, Choi et Kim. Dans le cas des surfaces à bord, il semblerait que seul un nombre fini de surfaces hyperboliques ont le même orthospectre simple, à isométries près. La clé pourrait résider dans une minoration a priori de la systole. Remarquons également que contrairement au cas du spectre des longueurs, la question de savoir s'il existe des surfaces hyperboliques fermées non-isométriques avec le même spectre des longueurs simples est toujours ouverte. Étudier l'analogue de cette question pour l'orthospectre simple semble plus abordable que dans le cas fermé dans la mesure où Masai et McShane ont monté qu'il est plus simple de construire des surfaces avec le même orthospectre qu'avec le même spectre des longueurs. Un troisième objectif de cette thèse est de développer des algorithmes pour calculer l'(ortho)-spectre des longueurs des graphes ou des surfaces. Cette question fait suite au travail récent de Delecroix-Ebbens-Lazarus-Yakovlev (arXiv 2023) qui décrivent un algorithme pour calculer le spectre des longueurs des graphes plongés dans le tore. Pour les k premières valeurs du spectre, ils obtiennent un temps de calcul en O(k log n), où n est la complexité du graphe. Une autre conséquence de leur travail est qu'il est possible de déterminer en temps polynomial si deux graphes plongés ont le même spectre marqué des longueurs. Un problème naturel est de chercher à étendre ces différents résultats au cas de l'orthospectre qu'il soit simple ou pas. Là encore, les questions ne manquent pas et le sujet ne demande qu'à prendre son essor. Outre les problèmes concrets décrits ci-dessus, ce sujet se prête à de nombreuses généralisations. On pourra par exemple étudier l'orthospectre des surfaces hyperboliques de type infini, des surfaces à courbure variable négative ou des variétés hyperboliques de dimension supérieure.