Thèse en cours

Développement d'anticorps inhibant l'activité des canaux SKCa comme nouvelle stratégie thérapeutique dans le cancer

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Auteur / Autrice : Aude Lemettre
Direction : Marie Potier-cartereau
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Vie et de la Santé
Date : Inscription en doctorat le 01/11/2023
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (Centre-Val de Loire ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Niche, Nutrition, Cancer Oxydatif

Mots clés

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Résumé

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Les canaux ioniques sont impliqués dans l'acquisition des principales caractéristiques des cellules cancéreuses telles que : la reprogrammation métabolique, le potentiel prolifératif, la résistance à l'apoptose, l'angiogenèse, la migration et l'invasivité. Dans ce contexte, une expression anormale de divers canaux ioniques a été montrée dans plusieurs cellules tumorales (Prevarskaya et al., 2018) où leurs fonctions sont modifiées pour favoriser la prolifération cellulaire, la résistance à l'apoptose, l'angiogenèse, l'invasion et la formation de métastases (Klumpp et al., 2016). Ces canaux ioniques apparaissent comme des acteurs clés dans le dialogue entre les cellules cancéreuses et les cellules du microenvironnement tumoral, contribuant au développement des tumeurs (Huber, Cell Calcium. 2013). Parmi la famille des canaux K+, ceux activés par le Ca2+ (KCa) comprennent de nombreux membres, divisés en trois sous-familles : grande conductance (BKCa), conductance intermédiaire (IKCa) et petite conductance (SKCa). Trois séquences complètes pour les canaux SKCa ont ainsi été identifiées, codant respectivement pour SK1, SK2 et SK3. Le transcrit KCNN1 codant pour SK1 est exprimé de manière plus importante dans les ostéosarcomes par rapport aux tissus sains et ce canal contrôlerait la prolifération cellulaire (Dupuy et al., en révision). Le canal SK2, quant à lui, est retrouvé exprimé dans les cellules de mélanome où son expression est favorisée par l'hypoxie (Tajima et al., 2006) et dans les cellules leucémiques (Jager et al., 2000). Ce canal joue un rôle crucial dans le contrôle de la prolifération cellulaire. Plus récemment, l'inhibition, in vitro de l'activité de SK2 exprimé dans des cellules tumorales pancréatiques permet de les protéger de l'influence pro-invasive des CAFs (Rapetti-Mauss et al., 2022). Depuis peu, nous avons pu démontrer que SK2 favorisait la migration et la résistance à la chimiothérapie de cellules cancéreuses ovariennes (Romito et al., 2024). Quant aux canaux SK3, ils sont exprimés dans plusieurs cellules cancéreuses telles que le cancer du sein (Potier et al., 2006), le mélanome (Chantôme et al., 2009), et le cancer du côlon (Guéguinou et al., 2016) où ils contrôlent la migration cellulaire et le développement de métastases (Chantome et al., 2006). A ce jour, les canaux ioniques sont ciblés principalement par de petites molécules peptidiques issues de toxines mais aucune ne s'est révélée réellement spécifiques de chacune des isoformes pour une utilisation thérapeutique (Capatina et al., 2022). Les anticorps représentent une opportunité thérapeutique importante et sont des options de traitement efficaces pour des maladies telles que le cancer, les maladies inflammatoires et les troubles auto-immuns. Cependant, aucun anticorps canal bloquant n'est disponible sur le marché. Ce projet vise à développer, par phage display, et caractériser des anticorps à domaine unique permettant de cibler des épitopes dans des domaines cryptiques contre les différentes isoformes de SKCa. A ce jour, le développement de 4 anticorps a été effectué contre le canal SK3. Les effets bloquant de ces anticorps vont être étudiés par patch-clamp, fluorimétrie (Fura 2-AM), ou encore mesure du potentiel de membrane (FLIPR®). Ces anticorps pourront aussi être caractérisés comme outils de détection de nos canaux, par des utilisations en western-blot, cytométrie en flux, immunofluorescence.