Spectroscopie 2 tons Josephson
Auteur / Autrice : | Maxime Hantute |
Direction : | Jean-Damien Pillet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Inscription en doctorat le 02/10/2023 |
Etablissement(s) : | Institut polytechnique de Paris |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : PMC - Laboratoire de Physique de la Matière Condensée |
Equipe de recherche : Electrons Photons Surfaces |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La spectroscopie est un outil puissant pour sonder directement les états d'énergie d'un système quantique. Ces techniques sont très bien développées dans la gamme des micro-ondes, jusqu'à quelques dizaines de GHz, ainsi que dans la gamme des térahertz, au-dessus de quelques THz [1]. Entre ces deux gammes se trouve ce que l'on appelle le fossé térahertz, où seules quelques technologies peuvent générer et détecter des radiations. L'objectif de ce projet est de combler ce fossé à l'aide de jonctions Josephson. Lorsqu'une telle jonction est soumise à une tension, elle subit des oscillations de Josephson à une fréquence directement proportionnelle à la tension appliquée. Un système d'intérêt est alors couplé à la jonction par induction ou par capacité et la rétroaction de ce système sur la jonction à la fréquence de Josephson est surveillée. Cette spectroscopie Josephson est envisagée depuis quelques décennies [2] et a récemment connu un regain d'intérêt pour l'étude des systèmes quantiques mésoscopiques [3, 4] grâce aux progrès de la nanofabrication. Ces travaux précurseurs reposent tous sur une jonction Josephson unique polarisée en tension qui agit à la fois comme source de rayonnement sur la puce et comme détecteur en mesurant un courant dissipatif dans la jonction. Cependant, un tel schéma est naturellement limité en fréquence en raison de la capacité intrinsèque de la jonction, qui court-circuite le rayonnement électromagnétique à haute fréquence. Pour résoudre ce problème, nous proposons de mettre en uvre deux améliorations majeures dans ce projet : - L'utilisation d'une jonction SNS (supraconducteur / métal normal / supraconducteur) à base de niobium au lieu d'une jonction tunnel en aluminium comme émetteur Josephson. Les jonctions SNS ont intrinsèquement des capacités de shunt beaucoup plus faibles. En outre, le niobium présente un gap supraconducteur nettement plus grand que l'aluminium, ce qui permet d'atteindre des fréquences plus élevées de l'ordre de quelques THz. - Utilisation d'un résonateur supraconducteur comme détecteur de spectroscopie à deux tons. L'absence de dissipation dans un tel résonateur de haute qualité donnera au spectromètre une excellente résolution de fréquence. L'objectif de ce projet est non seulement de développer un tel spectromètre, mais aussi de l'utiliser pour sonder les états liés d'Andreev dans une structure supraconductrice hybride contenant un nanotube de carbone. Ces états, qui constituent un nouveau type de système quantique élémentaire, se situent à des énergies de l'ordre de 100 GHz et sont pratiquement impossibles à atteindre sans cette technique. Par ailleurs, notre équipe a développé une méthode de croissance, de caractérisation et de transfert de nanotubes de carbone ultra-propres, basée sur les travaux [5] d'un des chefs de projet (Jean-Damien Pillet) lorsqu'il était associé postdoctoral dans le groupe de Philip Kim (Université de Harvard). Nous avons déjà commencé à travailler sur une expérience de validation du projet 2TeJoS où nous avons récemment détecté des résonances dans un résonateur supraconducteur non linéaire jusqu'à des fréquences élevées sans précédent, proches de 100 GHz [6]. [1] H.-W. Hubers, et al. Terahertz spectroscopy: System and sensitivity consideration, IEEE Trans. Terahertz Sci. Technol. 1, 321 (2011) [2] H. K. Edstam, et al. Josephson broadband spectroscopy to 1 THz, Appl. Phys. Lett. 64, 2733-2735 (1994) [3] L. Bretheau, et al. Exciting Andreev pairs in a superconducting atomic contact. Nature 499, 312-315 (2013) [4] J. Griesmar, et al. Superconducting on-chip spectrometer for mesoscopic quantum physics. Physical Review Research 3, 043078 (2021) [5] A. Cheng, et al. Guiding Dirac Fermions in Graphene with a Carbon Nanotube. Phys. Rev. Lett. 123, 216804 (2019) [6] A. Peugeot, et al. (in preparation)