Prise en charge du chemsex par les thérapies par exposition à la réalité virtuelle
Auteur / Autrice : | Mathilde Monchicourt |
Direction : | Stéphane Rusinek |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Psychologie et ergonomie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2023 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Psychologie : Interactions, Temps , Emotions, Cognition |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La pratique du chemsex, qui consiste à consommer des substances psychoactives durant les relations sexuelles, prend de l'ampleur depuis le milieu des années 2000. Principalement suivie par des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH), cette conduite est réalisée dans le but d'augmenter la confiance en soi, la désinhibition, l'attirance et l'endurance sexuelle. Cette pratique implique généralement la consommation parfois simultanée de plusieurs substances psychoactives, dont les plus utilisées sont la méthamphétamine, les cathinones de synthèse, la MDMA (ecstasy), le GHB, la kétamine et la cocaïne. Ces substances peuvent générer des cravings importants en raison de leur fort pouvoir addictogène. Le chemsex s'accompagne de nombreux risques psychologiques, sociaux et somatiques. La prise en charge du chemsex est principalement médicale en raison des multiples risques de transmission d'infections sexuelles (IST) et des nombreuses complications somatiques qui y sont associées. Néanmoins, la prise en charge médicale seule n'est pas suffisante. Différentes psychothérapies ont été évaluées auprès d'HSH chemsexeurs, telles que les thérapies cognitives et comportementales (TCC). Issue des principes des TCC, la thérapie d'exposition s'avère efficace lorsqu'elle est appliquée aux addictions puisqu'elle permet une exposition à l'envie de consommer et aide à prévenir les rechutes après arrêt de consommation. Néanmoins, dans ce domaine, l'exposition in imago présente diverses limites et l'exposition in vivo est difficilement réalisable compte tenu des spécificités de certaines conduites addictives. Afin de pallier ces limites, la thérapie par exposition en réalité virtuelle (TERV) s'est développée et est de plus en plus utilisée en thérapie. Celle-ci rend possible l'exposition à l'envie de consommer et aux situations à risque en créant des environnements synthétiques, écologiques et fidèles à la réalité, ce qui rend l'exposition la plus optimale possible. La TERV a montré son efficacité dans la prise en charge de nombreuses addictions, avec ou sans produit, même si les recherches sont moins nombreuses dans ce domaine. Les TERV se sont d'ailleurs révélées plus efficaces que les thérapies classiques dans le déclenchement programmé du craving, dans le cadre de l'alcoolodépendance, de l'addiction au tabac et aux drogues illicites. L'objectif de cette thèse est la création d'un programme de TERV appliqué à la problématique du chemsex. Ce projet permettra de répondre aux enjeux majeurs que représente le chemsex, en essor depuis plusieurs années, présentant de nombreux risques psychologiques, sociaux et physiques et constituant un champ aujourd'hui peu étudié. Pour répondre à cette problématique, l'une des premières recherches à mener consistera à réaliser des entretiens semi-directifs afin de connaître concrètement l'environnement dans lequel se déroulent les sessions de chemsex, pour que les environnements synthétiques virtuels soient le plus fidèles à la réalité. Cette première étude permettra par la suite de créer les différents environnements. Ensuite, une étude exploratoire devra être réalisés dans le but de tester le matériel de réalité virtuelle, avant de pouvoir concevoir un protocole de TERV appliquée au chemsex. La dernière recherche consistera à mettre en place et tester ce programme en comparaison avec un ou plusieurs groupes contrôles.