Thèse en cours

Empreinte eau du nettoyage des poussières atmosphériques pour la production photovoltaïque en Afrique de l'Ouest

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Auteur / Autrice : Amy Banigo
Direction : Benoît HingrayBéatrice Marticorena
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'Environnement
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des Géosciences de l'Environnement

Mots clés

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Résumé

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En 2021, moins de 60% de la demande énergétique en Afrique subsaharienne était satisfaite (Peters et al., 2023) avec moins de 33% de la demande en Afrique de l'Ouest satisfaite en 2011 (REN 21, 2014). L'important potentiel énergétique solaire de la région (avec 1200 GW concentrés au Nigéria, Niger et Mali), et la nécessité d'améliorer l'accès à l'énergie par le biais d'une "énergie propre" dans la région ont mené au déploiement massif de systèmes PV (photovoltaïques) et CSP (énergie solaire concentrée) (Ishaku et al., 2022). Leur nombre devrait de surcroît être multiplié par 10 dans les années à venir (Peters et al., 2023). L'Afrique de l'Ouest, située au sud du Sahara et à proximité de la dépression du Bodélé, a la charge de poussière atmosphérique la plus élevée au monde. La poussière dans l'atmosphère atténue la quantité de lumière solaire atteignant les panneaux PV et la poussière déposée sur les panneaux réduit la transmission et donc la production d'énergie (Mani & Pillai 2010, Sarver et al., 2013). Le nettoyage des panneaux solaires pour maintenir un rendement acceptable nécessite de l'eau et se fait manuellement, principalement en raison de la quantité de poussière dans la région et de la situation rurale de la plupart de ces fermes solaires. Le projet NETWAT (NExus ClimaTe - WATer - Energy) financé par l'Agence Nationale de la Recherche a été mis en place pour étudier les conditions d'une production solaire durable en Afrique de l'Ouest. Le projet a débuté en 2023 pour une durée de 4 ans et est coordonné par l'Institut des Géosciences de l'Environnement. Dans une première phase de la thèse, le dépôt de poussières est modélisé à partir de variables atmosphériques et des paramètres des panneaux photovoltaïques. La quantité de poussières sur le panneau ainsi modélisée permettra ensuite de modéliser la perte de salissure PV. Le modèle de dépôt de poussières sera validé en comparant les dépôts modélisés aux mesures hebdomadaires de poussière effectuées sur plusieurs sites en Afrique de l'Ouest. Enfin, des expériences sur site permettront de suivre différents scénarios de nettoyage et d'obtenir des données de sortie PV dues aux pertes par salissure qui seront utilisées pour valider le modèle de pertes liées aux salissures PV. Puis, les modèles développés seront appliqués en tout point de l'Afrique de l'Ouest. A cette fin, la chaîne de modélisation sera forcée avec des réanalyses régionales des conditions atmosphériques/météorologiques passées. Les données de réanalyse régionales, et en particulier les données de réanalyse Copernicus et les données du modèle atmosphérique en cours de développement pour le projet NETWAT, seront comparées aux observations locales effectuées par LISA en vue de la régionalisation. Les pertes liées aux salissures pour toute ferme photovoltaïques virtuelle de la région seront ainsi cartographiées sur une grille régulière de 0,125°. Différents scénarios d'opérations de nettoyage seront testés au cours de cette étape et évalués en termes de production photovoltaïque et d'efficacité des opérations de nettoyage. Enfin, l'empreinte eau sera estimée sur la base de la quantité d'eau prélevée à des fins de nettoyage et des ressources en eau disponibles. Le volume d'eau nécessaire au nettoyage des panneaux devra d'abord être évalué pour calculer l'eau consommée par chacun des scénarios de nettoyage. L'empreinte eau de chaque scénario sera ensuite estimée sur l'ensemble de la région, et mis en regard de l'efficacité de la production photovoltaïque pour déterminer des scénarios de nettoyage optimaux. Les ordres de grandeur des volumes d'eau consommés par le nettoyage des panneaux photovoltaïques seront enfin comparés au taux de recharge de l'eau ainsi qu'aux autres consommations et besoins en eau de l'agriculture, des services et de l'industrie. Ce travail devrait donc déboucher sur des recommandations pour un déploiement durable des systèmes photovoltaïques en Afrique de l'Ouest.