Thèse en cours

Mobilité(s) en Méditerranée : l'artisanat des métaux en Corse et dans l'aire tyrrhénien entre la fin du IVe et le IIe millénaire avant notre ère. Réceptions et circulations de modèles

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Auteur / Autrice : Sarah Bounoua
Direction : Anne Lehoërff
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Archéologie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2023
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Arts, Humanités, Sciences Sociales (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : HERITAGES

Résumé

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Entre le milieu du IVe millénaire et la fin du IIe millénaire avant notre ère, des armes, des outils et des parures sont conçus, fabriqués et enterrés dans des lieux spécifiques de Corse. Faits de cuivre et d'étain, parfois d'argent ou d'or, ils portent la marque de celles et ceux qui les ont façonnés, portés ou utilisés. Ces objets complexes, transformés par le temps et l'environnement, sont porteurs dans leur matière même de leur propres archives. Issus de sociétés orales, pour comprendre les traditions artisanales qui les ont vu naître, il nous faut lire dans la matière pour retrouver les gestes des artisans à travers ces vestiges que le temps nous à livrer. Toutefois, ils ne sont pas isolés, des zones artisanales comprenant foyer, creuset et parfois matrices de fusions ou encore outillage pour la déformation à froid, sont autant d'indices permettant de remonter la piste des savoir-faire et des techniques. Négatifs d'objets aujourd'hui disparus, les matrices de fusion sont particulièrement intéressantes, car elles nous donnent à voir des typologies d'objets qui parfois ne nous sont pas parvenus finis. Grâce à sa position géographique, la Corse, quatrième plus grande île de la Méditerranée, constitue un point d'ancrage idéal pour étudier l'artisanat des métaux et de ses évolutions. La problématique principale est de mettre en parallèle ces techniques au sein d'un réseau de circulation des idées et des personnes à l'échelle de l'aire tyrrhénienne et de connecter cette donnée au réseau Méditerranéen. Centre précurseur des activités métallurgiques en Europe, cette zone géographique donnerait naissance à la fois à des innovations techniques particulières et à des créations stylistiques originales. Les méthodes d'investigation menées sur ce corpus d'objets combinent sciences humaines et sciences des matériaux. Elles ont pour objectif de restituer les chaînes opératoires de ces derniers. Pour cela, l'intégration de l'imagerie scientifique et de méthodes physico-chimiques est l'une des clés majeures d'obtention d'informations invisibles à l'œil nu. Elles éclaireront sur les procédés de fabrication, leur permanence dans le temps et les solutions mises en œuvre pour répondre à l'exigence des besoins. Un tel cadre de recherche est élaboré pour répondre à une interrogation aux enjeux multiples : mettre en récit des objets métalliques, dans une zone maritime singulière, tout en proposant une étude sur la longue durée. Les résultat obtenus auront pour objectif de favoriser une connaissance plus fine de ce patrimoine matériel. Prônant l'interdisciplinarité, ce travail s'attache à produire une synthèse, jusque -là inexistante, des premières métallurgies corses, tout en rattachant cette donnée à l'histoire des mobilités humaines, impliquant de facto le milieu maritime.