3 Essais sur l'accès des PME au financement au Maroc : Défis, politiques gouvernementales et opportunités.
Auteur / Autrice : | Manal Derkaoui |
Direction : | Najat El mekkaoui, Said Hanchane |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences Economiques Dauphine |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | SDOSE Sciences de la Décision, des Organisations, de la Société et de l'Echange |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d’Economie de Dauphine (Paris) |
établissement opérateur d'inscription : Université Paris Dauphine-PSL (1968-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les PME représentent plus de 90 % des entreprises et occupent plus de 50 % de l'emploi dans le monde (Banque mondiale, 2022). Les PME peuvent stimuler l'innovation, accroître la productivité et promouvoir la diversification économique (Hall, Lotti & Mairesse, 2009). Cependant, l'accès au financement reste une contrainte majeure entravant la résilience et la croissance des PME (Beck & Demirguc-Kunt, 2006). Globalement, notre recherche vise à contribuer à une meilleure compréhension du déficit de financement des PME au Maroc et des solutions potentielles pour aborder cette question cruciale. Dans cette thèse, nous entendons répondre à la question de recherche suivante : Quels sont les obstacles que rencontrent les PME (micro, petites et moyennes entreprises) pour accéder au financement au Maroc ? Cette question générale peut être divisée en trois sous-questions selon chaque chapitre de cette thèse. Plus précisément, dans le chapitre 1, nous examinons le côté de la demande de crédit en analysant comment les caractéristiques des entreprises ayant réussi à obtenir un crédit diffèrent de celles rencontrant des difficultés de financement. Nous évaluons le déficit de financement des PME en tenant compte des PME qui ont été refusées pour un prêt bancaire ou des PME qui n'ont même pas postulé pour un prêt bancaire parce qu'elles étaient découragées par les critères de garantie. En fait, l'ampleur du problème de l'accès des PME au financement n'est pas bien documentée dans les statistiques publiques. Les statistiques administratives ne montrent que les chiffres du côté de l'offre des PME qui ont demandé un prêt bancaire et ont réussi à en obtenir un. C'est pourquoi il est nécessaire d'utiliser des données d'enquête plutôt que de se fier uniquement aux données administratives. Pour le premier chapitre, nous utilisons les données de l'enquête Enterprise Survey de la Banque mondiale au Maroc en 2019. Nous considérons ensuite un modèle multi-logit pour analyser les déterminants du déficit de financement. Un des principaux messages des résultats primaires indique de fortes disparités régionales en termes de probabilité d'obtenir un prêt bancaire. Cela motive fortement notre deuxième chapitre où nous analysons dans quelle mesure les inégalités régionales expliquent les défis de financement des PME dans différentes régions géographiques. Cela permet de décomposer la proportion de variabilité dans l'accès au financement qui peut être expliquée par les effets contextuels régionaux plutôt que par les effets au niveau de l'entreprise. Nous adoptons une approche multiniveau : facteurs au niveau de l'entreprise (bilans, comptes de résultats, rentabilité et ratios financiers) et facteurs au niveau régional (nombre de banques commerciales, DAB, indice de développement humain, indice de GINI, emploi informel, taux de pauvreté, PIB régional et part régionale dans l'investissement public). Pour le deuxième chapitre, nous utilisons les données de la CIFEN (Centrale des Informations Financières sur les Entreprises Non-Financières) de la Banque centrale du Maroc. Enfin, dans le troisième chapitre, nous évaluons comment les systèmes de garantie de crédit, en tant qu'intervention politique, comblent le déficit de financement des PME au Maroc. Nous réalisons une évaluation d'impact du système de garantie de crédit (Damane) sur les crédits et les résultats des entreprises (chiffre d'affaires, valeur ajoutée, productivité, investissement et emploi). Nous procédons par une méthode de différence en différences combinée avec une appariement par score de propension. Cette évaluation d'impact est importante car elle fournit une responsabilité et une justification pour le choix public.