Thèse en cours

Encourager la sobriété matérielle ou numérique à travers la valeur spirituelle perçue attachée à la déconsommation : le Soi et les buts, deux leviers potentiels

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Auteur / Autrice : Guillaume Fayolle
Direction : Marie-Laure Gavard-perret
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de Gestion
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de gestion (Grenoble ; 1997-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches appliquées à la gestion (Grenoble, Isère, France ; 1985-....)

Résumé

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L'impact, sur la planète comme sur la société, de la surconsommation, que cette dernière soit matérielle (au travers des biens de consommation ou des ressources physiques des entreprises notamment) ou numérique (via l'usage excessif des vidéos, la fréquence de renouvellement et l'augmentation d'achat de smartphones, la multiplication des appareils numériques connectés, etc.), est trop important pour que les pouvoirs publics, les entreprises, les collectivités et les communicants ne s'emparent pas de cette problématique rapidement. Pourtant, cette surconsommation, en particulier numérique, reste encore largement sous-évaluée par les individus d'une part et, d'autre part, les pouvoirs publics tardent à mettre en œuvre des moyens pour l'endiguer. De plus, la déconsommation, quel qu'en soit le domaine d'application, n'est souvent présentée que sous l'angle de la contrainte et de la restriction, dans une vision plutôt négative et punitive. Il semble par conséquent nécessaire de chercher à associer la déconsommation à des valeurs plus motivantes et positives pour arriver à convaincre les « consommateurs » (de l'acheteur à l'utilisateur jusqu'au patient en passant par l'employé ou le citoyen) de changer certains de leurs comportements. Dans cette optique, l'intégration de la déconsommation dans un idéal de vie et le fait de donner du sens à la sobriété apparait comme une voie intéressante. Cette perspective s'appuie notamment sur la notion de valeur spirituelle obtenue via la recherche de sens, vue par Kotler (2010) comme indispensable dans un marketing 3.0. Ainsi, conférer une valeur spirituelle, donc positive, à la déconsommation constitue une piste à explorer pour convaincre les consommateurs, usagers, citoyens et/ou employés d'adopter des comportements de consommation physique et/ou numérique plus sobres. C'est donc l'objectif de ce projet de thèse, particulièrement original car la recherche en marketing s'est pour l'instant peu intéressée à la question de la valeur spirituelle en général, et encore moins à celle de la déconsommation. Deux leviers possibles de persuasion ont été identifiés dans une première revue de littérature réalisée à l'occasion d'un mémoire de recherche : 1) l'activation de buts de type idéaux vs. devoirs ; 2) la stimulation de motivations de transcendance du soi vs. d'affirmation du soi. Ces facteurs, et d'autres déjà repérés lors de la rédaction du mémoire (comme le libre choix par exemple) ou qui pourraient l'être à l'occasion d'un état de l'art plus large, seront testés au travers d'expérimentations pour en comprendre non seulement les effets sur l'intention de déconsommer, mais aussi les mécanismes psychologiques impliqués (en particulier la perception de valeur spirituelle, mais aussi le rôle personnel perçu et/ou le contrôle situationnel perçu, concepts pertinents issus de notre première revue de littérature), ainsi que leurs potentiels modérateurs (à l'instar de la génération d'appartenance, du contrôle de soi ou du bonheur anticipé, facteurs individuels également identifiés lors de la revue de littérature initiale). Cette thèse fournira ainsi aux communicants et décideurs (pouvoirs publics, collectivités, associations, entreprises) des moyens efficaces pour encourager des modes de vie et des pratiques plus sobres grâce à une sobriété physique et/ou numérique au quotidien (que ce soit dans le quotidien privé ou professionnel).