Coopération internationale en matière de lutte contre la criminalité transnationale : la Colombie et l'UE
Auteur / Autrice : | Ana Cristancho rocha |
Direction : | Xavier Latour |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 01/06/2023 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | Droit et Sciences Politiques, Économiques et de Gestion |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherche en droit administratif, constitutionnel, financier et fiscal (Nice) |
Résumé
Au cours des deux premières décennies du XXIe siècle, la dynamique criminelle entre la Colombie et les pays européens s'est considérablement modifiée, avec pour résultat notable l'augmentation des flux de substances psychoactives transportées de la première vers la seconde. Le trafic est en pleine expansion, ce qui se traduit non seulement par une augmentation de la consommation des substances, notamment de la cocaïne, mais aussi de la pureté et du prix de vente au détail de ces substances. Cette évolution du fonctionnement de la criminalité transnationale, qui en est à sa deuxième décennie, est le résultat de différents mouvements qui ont affecté le marché global des substances : des changements externes, comme la mondialisation ; dans le pays d'origine des substances, comme la fin des grands cartels et des organisations armées liés à diverses activités illicites, dont le trafic de drogue ; et dans les pays de destination, comme les modes de consommation et les modes de transport vers ces pays. Dans ce contexte, la coopération internationale, en particulier la coopération policière et judiciaire en matière pénale, a été reconnue par les Nations unies et l'UE comme fondamentale pour lutter efficacement contre la criminalité transnationale, et des cadres tels que la convention de Palerme et diverses dispositions communautaires ont été élaborés pour renforcer les mécanismes de soutien entre les pays, qui contribuent à comprendre et à réduire le périmètre d'action de ces organisations, dont l'activité a des effets non seulement sur la santé publique, mais aussi sur la sécurité et l'État de droit. La coopération a connu des développements importants au niveau de l'UE, avec des avancées telles que le mandat d'arrêt européen ou la création d'un Parquet européen, entre autres prévues par l'ensemble des directives et règlements depuis le traité de Lisbonne. Ces cadres, même s'ils doivent être appliqués par les systèmes judiciaires nationaux, sont fortement ancrés dans la législation européenne, et ses institutions communautaires, telles qu'EUROPOL, EUROJUST et le Parquet européen, fournissent une base pour explorer la coopération avec les pays tiers, ce qui constitue la base de cette analyse. En outre, nous sommes probablement à un point tournant politique pour que ces analyses aient une certaine implication au niveau de la formulation des politiques. Au-delà du diagnostic déjà bien connu de la futilité de la soi-disant ''guerre contre la drogue'' en termes de réduction de l'offre, on assiste à un changement d'attitude et de mentalité dans les pays consommateurs, qui perçoivent également la nécessité de réfléchir à des approches alternatives du problème mondial de la drogue, dans lesquelles la légalisation de la consommation (réglementée) de certaines substances n'est pas exclue et des alternatives au schéma de répression de la criminalité transnationale sont envisagées.