Prescriptions potentiellement inappropriées chez la personne âgée dialysée et risques d'hospitalisation et de décès
Auteur / Autrice : | Léa Faure |
Direction : | Mathilde Prezelin-reydit, Karen Leffondré |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Santé publique Option Epidémiologie |
Date : | Inscription en doctorat le 21/07/2023 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Bordeaux Population Health Research Center |
Equipe de recherche : E4 - Lifelong Exposures, Health and Ageing_LEHA |
Mots clés
Résumé
La population des personnes âgées augmente dans le monde et la part des patients dialysés de plus de 65 ans est également en constante augmentation depuis 2012. La personne âgée, polypathologique, présente une sensibilité accrue aux accidents médicaux et les personnes âgées dialysées ont un risque au moins deux fois plus élevé de chute et de déclin cognitif que les personnes âgées ne présentant pas de maladie rénale chronique (MRC), et une des causes de ces évènements peut être la iatrogénie. La polymédication est fréquente chez les sujets âgés, notamment chez ceux présentant une MRC et est associée à une augmentation des risques d'évènements indésirables, d'interactions médicamenteuses, de prescription potentiellement inappropriée (PPI), de mauvaise adhérence et d'hospitalisation notamment, mais elle peut être tout à fait appropriée dans le cadre de multiples comorbidités, comme c'est le cas dans la MRC. En France, dans la population générale des personnes âgées, la prévalence des PPI est estimée entre 30 et 50 %, selon les listes utilisées pour reconnaître une PPI et ces PPI peuvent être associées à une augmentation de la consommation de soins, des risques d'hospitalisation et de décès. En dialyse, la prévalence des PPI est moins documentée, notamment à large échelle. Au Japon, les données transversales de la cohorte internationale DOPPS ont permis d'estimer à 57 % la proportion de patients hémodialysés ayant au moins une PPI. Aux Etats-Unis, une étude portant sur des classes médicamenteuses spécifiques (benzodiazépines ou antidépresseurs anticholinergiques) avait montré que les patients âgés dialysés et traités avec ces classes de médicaments avaient des risques plus élévés d'hospitalisation pour confusion, de chutes et de fractures que les patients non traités avec ces classes médicamenteuses. A notre connaissance, la prévalence globale des PPI n'a jamais été estimée dans la population des sujets âgés dialysés en France, et leur association avec le risque d'hospitalisation et de décès n'a pas non plus été estimé dans cette population spécifique en France ou à l'international. Les objectifs de ce travail seront d'estimer la prévalence des PPI dans la population des personnes âgées de plus de 65 ans, initiant la dialyse, en France (OBJECTIF 1), de comparer la prévalence des PPI avant et après la mise en dialyse (OBJECTIF 2) et d'estimer l'association entre les PPI chez la personne âgée dialysée et le risque de décès et d'hospitalisation (OBJECTIF 3). Pour répondre à ces objectifs, nous utiliserons les données du registre REIN qui collectent des données sur l'ensemble des patients dialysés en France couplées à celles du SNDS grâce à un algorithme basé sur l'âge, le sexe, le lieu de résidence, le centre de traitement et les dates de traitement et de décès. Nous inclurons tous les patients de plus de 65 ans ayant initié un traitement par dialyse entre 2012 et 2020 et survivants après 6 mois de dialyse. Les PPI seront déterminées à partir de plusieurs listes reconnues de façon internationale et utilisées en pratique clinique. La prévalence des PPI sera estimée à partir de l'ensemble des prescriptions délivrées en pharmacie, entre 3 et 6 mois après l'initiation de la dialyse (objectif 1). Une comparaison des prescriptions avant et après mise en dialyse sera réalisée (objectif 2). L'association entre la présence de PPI après le début de la dialyse et le risque d'hospitalisation et de décès sera estimée à partir de modèles conjoints à fragilité permettant de prendre en compte les évènements répétés comme les hospitalisations et de modéliser les PPI en variable dépendante du temps (objectif 3). Cette étude de grande ampleur en France permettra d'estimer la prévalence, inconnue jusqu'alors, des PPI chez les patients âgés de plus de 65 ans initiant la dialyse. Elle permettra de mettre en évidence dans cette population les PPI les plus fréquentes ainsi que les PPI associées à la survie et au risque d'hospitalisation. Enfin, elle pourra permettre de mesurer l'impact de la mise en dialyse sur le risque d'avoir une PPI et la liste la plus appropriée en dialyse pour repérer les PPI.