Thèse en cours

Régularisation non-visqueuse des équations de type Michelson--Sivashinsky.

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Auteur / Autrice : Lorenzo Poggioni
Direction : Didier ClamondYves d' Angelo
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Doctorat mathematiques
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2023
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LJAD - Laboratoire Jean-Alexandre Dieudonné

Mots clés

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Résumé

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Dans le domaine de la dynamique des fluides réactifs, les flammes minces plissées constituent l'archétype des flammes de pré- mélange. On rencontre de telles flammes par exemple dans les moteurs essence, au sein des gazinières ou des chalumeaux, lors d'explosions dans des usines ou encore lors d'accidents de fusion du coeur des réacteurs nucléaires. D'autres situations de ce type peuvent se rencontrer dans l'Univers, au sein de certains types d'étoiles, en particulier lors de l'explosion des Supernovae de Type Ia, les « chandelles de l'Univers ». Dans ce contexte, la résolution directe des équations de Navier-Stokes réactives (i.e. incluant les processus de cinétique chimique exothermique), ou DNS, nécessite une résolution spatio-temporelle très élevée (ces flammes sont très minces, de l'ordre de quelques centaines de microns pour les flammes gazeuses en conditions usuelles, voire nettement moins) ainsi que des méthodes numériques très élaborées. En outre, la solution précise par DNS de ces fronts est excessivement sensible à toute perturbation, en particulier d'origine numérique : forme des mailles, méthode de discrétisation et d'intégration spatiale, méthode d'intégration temporelle, modèle de cinétique chimique… Une modélisation alternative simplifiée, asymptotique, de ce type de phénomènes consiste en l'établissement et la résolution numérique d'une équation d'évolution non linéaire et non locale pour le front de flamme. Les équations de type Michelson- Sivashinsky (MS), en particulier celles du premier ordre en temps, constituent une telle approche relativement simple, en offrant la possibilité de « gagner » une dimension spatiale par rapport à la résolution « volumique » des équations de bilan. L'équation MS classique fait intervenir l'opérateur de Landau-Darrieu (dérivée spatiale fractionnelle, non locale, au sens de Riesz-Feller [Podlubny 1999] d'ordre 1), et qui représente l'instabilité hydrodynamique. Cette équation MS simple possède des classes de solutions exactes, dites à pôles. Il est également possible pour des équations incluant des termes plus complexes ou encore un forçage aléatoire « turbulent » (et donc sans solutions explicites) de faire appel à une approximation numérique pseudo-spectrale, l'opérateur de Landau-Darrieu s'exprimant simplement dans la base de Fourier. Il est assez remarquable qu'une équation aussi simple fournisse des résultats qualitativement (et parfois quantitativement) proches des formes réellement observées dans la Nature pour de vraies flammes. Au cours de cette thèse, on se propose d'explorer cette classe d'équation. On travaillera entre autres sur la conception d'une nouvelle méthode numérique pseudo-spectrale utilisant une régularisation non-visqueuse (dite hamiltonienne), à pas adaptatif, visant à capturer les comportements transitoires rapides, typiques de MS en 1D, sans endommager la structure de l'équation. Puis on s'attellera à l'implémentation de cette méthode numérique de haute précision, que l'on utilisera pour observer qualitativement les effets de la régularisation hamiltonienne. On pourra ensuite optimiser cet algorithme afin de le faire fonctionner sur des serveurs de calculs dans l'optique de traiter des situations à grande échelle. Ensuite on pourra généraliser les résultats obtenus pour MS à une classe d'équations aux dérivées partielles plus générale.