Recherche d'évenements cosmiques passés par analyse du radiocarbone des cernes d'arbre.
Auteur / Autrice : | Kara Labidi |
Direction : | Christine Hatté, Thierry Stolarczyk |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Géosciences |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2023 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'environnement d'Île-de-France (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement - DRF |
Equipe de recherche : Géochrononologie Traceurs Archéométrie (GEOTRAC) | |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les isotopes radioactifs, dont la teneur diminue exponentiellement avec le temps, se prêtent a priori parfaitement à la quantification du temps qui passe. Avec le carbone, présent dans le vivant et presque toutes les composantes du système terrestre, la mesure du temps pourrait semblée maitrisée . Toutefois, la perception du temps telle que rendue par l'échelle 14C est distordue du fait de la variabilité de la production du 14C dans l'atmosphère. Pour pallier cette inconsistance, la « calibration 14C » a alors été mise en place pour transcrire directement les mesures de teneurs en 14C résiduel en années calendaires . Pour les derniers 15,000 ans, cette courbe repose sur la détermination de teneurs en 14C résiduel de cernes d'arbres, dont l'âge absolu a été établi précisément par la dendrochronologie. Les premières versions de la « calibration 14C » ont été construites en analysant des tronçons de 5 à 10 années. Elles ont conduit à une vision lissée des fluctuations des teneurs en 14C atmosphérique au cours du temps. Depuis une dizaine d'années, des séries à résolution annuelle sont produites. Elles ouvrent sur une nouvelle classe de variabilité liée aux fluctuations abruptes de production du 14C qui permettent de sonder la fréquence et l'intensité d'événements solaires exceptionnels et l'occurrence de supernovæ galactique ou extragalactique. Elles mettent également au jour une zonalité géographique en connexion avec le cycle du carbone qui révèle notamment l'influence de l'océan et des échanges atmosphériques entre les deux hémisphères. Cependant, les connaissances sur la variabilité spatiale et temporelle de la production de 14C sont encore très parcellaires. En effet, à l'échelle planétaire, seulement 16% des enregistrements ont été acquis à une résolution annuelle, sur des cernes d'arbres. Pour l'hémisphère nord, ces séries sont assez nombreuses mais se concentrent sur certaines périodes (notamment les « Miyake events »). De longues portions de temps ne sont représentées que par un seul enregistrement, qui plus est, lissé. Pour l'hémisphère sud, la situation est encore plus critique. En effet, la courbe de calibration de cet hémisphère, SHCal20 , n'est, à 70%, qu'une projection de celle de l'hémisphère nord, IntCal20 . Par ailleurs, l'émission de flux de rayons gamma de haute énergie par des supernovæ dans les semaines ou les mois qui suivent l'explosion n'a jamais été observée (mesurée); le flux émis est faible. Aucune explosion de supernova dans la galaxie n'a été observée (vue) depuis 1604 (supernova observée par Kepler). Les supernovæ des autres galaxies sont trop éloignées pour être détectables. Les modèles laissent espérer une détection dans la nouvelle génération de télescope Tcherenkov au sol (CTA), mais en attendant la prochaine supernova, hypothétique, La caractérisation d'excès dans les données de radiocarbone correspondant aux événements historiques observés, permettra d'obtenir des limites sur les flux attendus et donc de contraindre les modèles théoriques existants. Le projet de thèse vise à contribuer à combler cette lacune en produisant des chronologies de teneurs en 14C dans les deux hémisphères au cours des derniers millénaires. Il s'agira : - de réaliser des séries de 14C pluri-centenaires contemporaines dans les deux hémisphères en analysant la cellulose de cernes de cyprès, Fitzroya cupressoides, du Sud de l'Argentine, et de chêne, Quercus Robur, de France, - d'analyser statistiquement ces séries afin de pointer d'éventuelles excursions en 14C, - d'évaluer la possibilité de relier les éventuelles excursions avec des événements solaires ou des explosions de supernovæ, - d'apporter des contraintes sur les scénarios de flux d'émission de rayons gamma lors d'explosion de supernovæ.