« Les enjeux juridiques posés par les techniques d'enquête dites intrusives de l'État au regard des droits et libertés individuels : étude comparée des systèmes canadien et français »
Auteur / Autrice : | Vincent Anglehart |
Direction : | Guillaume Beaussonie, Alexandre Stylios |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 05/09/2022 |
Etablissement(s) : | Université Toulouse Capitole en cotutelle avec Université Laval |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit et Science Politique (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IEJUC - Institut des Etudes Juridiques de l'Urbanisme, de la Construction et de l'Environnement |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La procédure pénale est un lieu d'opposition. Aisément perceptible dans le débat animant les parties et dans les récits parfois contradictoires qu'elles font valoir, cette opposition peut également être observée à un niveau plus fondamental, dans les objectifs mêmes de la procédure pénale. En effet, bien que la recherche de la vérité, permettant une application efficace de la loi, soit généralement désignée comme étant l'objectif central de la procédure pénale, des objectifs concurrents demandent à être atteints, parfois au détriment de cette recherche de la vérité. Parmi eux, nous retrouvons le maintien d'une procédure respectueuse des droits et libertés fondamentaux. Il appartient à la procédure pénale d'établir un équilibre approprié entre ces objectifs concurrents que sont la recherche efficace de la vérité en matière pénale et la protection des droits et libertés individuels. Pour ce faire, il est nécessaire de bien définir les intérêts en présence. Plus précisément, il faut identifier les droits et libertés individuels devant être mis en équilibre avec l'objectif de recherche efficace de la vérité, et établir leurs limites. À l'heure actuelle, ce travail de définition des intérêts en jeu demeure à accomplir. En effet, nous pouvons constater au sein de nombreuses sociétés occidentales, dont la France et le Canada, un fort attachement des tribunaux à la notion de vie privée lorsqu'il est temps de juger du respect des droits et libertés fondamentaux dans le cadre de l'utilisation de techniques d'enquête intrusives par l'État. Cet attachement (quasi) exclusif à la vie privée a comme corollaire une mise à l'écart des autres droits et libertés susceptibles d'être mis en jeu par ces méthodes d'investigation, ce qui fausse l'exercice de mise en balance des intérêts. Considérant cela, notre objectif est de produire une vision complète et actuelle des différents droits et libertés individuels susceptibles d'être affectés par les techniques d'enquête intrusives de l'État, et de leurs limites. Cela permettra, en bout de piste, de rendre plus rigoureux l'exercice de justification des atteintes aux droits et libertés au nom de la recherche de la vérité en matière pénale.