Thèse en cours

Des "petites choses" du paysage à l'action paysagère. Une expérimentation paysagiste en immersion sur le plateau de Millevaches.

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Auteur / Autrice : Damien Sans
Direction : Serge BriffaudBernard Davasse
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Architecture et paysage
Date : Inscription en doctorat le 10/07/2023
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : Montaigne-Humanités
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : UMR Passages

Résumé

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Si la notion de paysages ordinaires est au centre des discours et des politiques d’aménagement du territoire et de gestion des environnements depuis la loi Paysage de 1993, la question de l’articulation entre les connaissances qui sont construites sur ces paysages ordinaires et leur réalité reste posée. Alors que la Convention européenne du paysage (adoptée en 2000) reconnait la pluralité des regards que les populations portent sur lui, la conception esthétique d’un paysage panoramique qui s’origine dans l’histoire de l’art et la figure de l’observateur distancié reste encore très répandue dans les représentations collectives et en particulier celle des décideurs et de certains professionnels de l’aménagement. À cette vision distanciée se surajoute la vision conceptuelle, qui sous-tend inévitablement le « paysage politique » (Jackson, 1984) et qui, à travers la nécessité de simplification et de lisibilité de l’action publique, tend à gommer les complexités socio-écologiques locales et à s’imposer sur les territoires de manière abstraite et arbitraire, voire autoritaire. L’enjeu est alors pour le paysagiste de s’appuyer sur l’expérience ordinaire afin de construire une connaissance et un mode de rationalité qui soient respectueux de ces complexités locales et qui permette de s’inscrire dans une action paysagère par définition située et incarnée. Or l'expérience ordinaire s’ancre dans un rapport quotidien au paysage qui se construit dans le contexte même de l’engagement pratique des individus avec leur environnement (Ingold, 2000, 2013). L’engagement physique au côté des habitants, le partage d’expérience et l’immersion semblent alors être des moyens pertinents pour le paysagiste afin de construire une connaissance sur ces paysages ordinaires et engager une action paysagère. C’est une telle démarche que propose d’expérimenter cette thèse sur le plateau de Millevaches dans le contexte d’un paysage éminemment « politique » (au sens de J.B. Jackson) et laboratoire d’un nombre considérable d’expérimentations, d’adaptations et d’innovations. L’objectif sera d’apporter une réflexion sur les démarches de recherche-action en paysage et sur les manières d’agir des professionnels du paysage, tout en contribuant à l’évolution des pratiques d’élevage et de gestion forestière sur un plateau inscrit depuis 2004 dans le Parc naturel régional de Millevaches en Limousin.