Une analogie quantique pour la modélisation des grands réseaux électriques
Auteur / Autrice : | Pierrick Guichard |
Direction : | Didier Mayou, Nicolas Retiere |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Physique de la Matière Condensée et du Rayonnement |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 14/10/2024 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale physique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Néel |
Jury : | Président / Présidente : Laurence Magaud-martinage |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Jacquod, Carlo alberto Nucci, Jean-guy Caputo | |
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Jacquod, Carlo alberto Nucci |
Mots clés
Résumé
Le réseau électrique de transport est une infrastructure critique soumise à de nouveaux défis. En particulier, lintégration massive de sources dénergies renouvelables, dans le contexte de la transition énergétique, a pour conséquence de rendre le réseau plus instable et plus fragile, ce qui exige ladaptation de nouvelles méthodes numériques afin dobtenir à la fois des calculs efficaces de létat du réseau ainsi que daboutir à une meilleure compréhension des tendances observées. Dans ce but, nous proposons lutilisation de méthodes issues de la théorie de la matière condensée, qui ont déjà fait leur preuves pour létude de matériaux ayant une taille supposément infinie. Dans un premier temps, les équations du réseau sont réécrites dans un formalisme Hamiltonian propice à létablissement dune analogie entre les deux disciplines. Lalgorithme de Lanczos est ensuite appliqué avec succès au problème obtenu, dans le cas dun régime permanent pour la distribution des puissances. Cette méthode numérique est particulièrement efficace lorsquun principe de localité est vérifié, cest à dire que seuls certains états localisés dans une région bornée du réseau sont impliqués dans la solution. Nous observons en particulier un gain de temps considérable lorsque cet algorithme est utilisé pour effectuer des analyses de contingence (calcul de la redistribution des flux de puissance après la perte dun ou de plusieurs éléments du réseau). Dans le régime non permanent où les distributions de puissances oscillent, ces variations sont décrites par létude de modes, qui ont des caractéristiques spécifiques en fonction de leur fréquence doscillation. En particulier, laccent est souvent mis sur la description de groupes de générateurs qui oscillent de manière cohérente à une certaine fréquence. Nous proposons ici de dépasser cette description purement modale et de prendre en compte la superposition intrinsèque des modes dans la réponse dynamique. Lapproximation de champ moyen, ici la théorie de Shiba, qui est bien connue en physique quantique, est utilisée pour comprendre les interactions dynamiques au sein des réseaux électriques. Pour cela, nous introduisons deux distances qui caractérisent directement la propagation dun signal sur le réseau. La première distance est le libre parcours moyen, qui est la distance pendant laquelle un signal se propage de manière balistique dans le réseau, avant dêtre diffusé par les inhomogénéités de celui-ci. La seconde est la longueur de localisation qui caractérise la taille moyenne du support des modes à une fréquence donnée. En effet pour les grands réseaux internationaux la répartition des sites est bidimensionnelle et le désordre inhérent au Hamiltonien entraîne une localisation des états. Ces deux grandeurs peuvent être calculées avec la théorie de champ moyen et la théorie de localisation dAnderson. Les calculs théoriques correspondent aux résultats numériques obtenus pour la propagation des oscillations de puissances sur deux réseaux modèles représentant des réseaux cristallins alternés : le réseau de Lieb et le réseau Honeycomb-Kagomé, avant dêtre étendu avec succès à un modèle réaliste du réseau Européen.