Thèse en cours

Théâtre et initiation au cœur de la peinture performative de Gérard Garouste

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Auteur / Autrice : Jean-marc Quittard
Direction : Androula MichaëlFrançois-René MartinSophie Duplaix
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire de l'Art
Date : Inscription en doctorat le 01/12/2022
Etablissement(s) : Amiens
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CRAE Centre de recherche en Arts et Esthétique

Mots clés

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Résumé

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La peinture de Gérard Garouste entretient un rapport exigeant avec le spectateur. Si ses toiles prennent leur source dans des mythes, des textes littéraires ou religieux, et plus particulièrement dans la Bible et le Talmud, elles ne se contentent pas de raconter des histoires. Elles incitent avant tout le regardeur à chercher des indices qui le conduisent au-delà de la surface picturale et, par là-même, à approfondir sa propre recherche intérieure. L'une des singularités de l'art de Garouste provient d'un apprentissage qui relève à la fois des arts plastiques et des arts de la scène. D'un côté, il apprend très tôt le dessin, matière dans laquelle il excelle, fréquente les Beaux-Arts de Paris et scrute les tableaux du Louvre ; de l'autre, il fonde en 1965, alors qu'il a n'a pas encore vingt ans, une compagnie théâtrale avec son ami Jean-Michel Ribes et, en 1977, il écrit et met en scène sa propre pièce, Le Classique et l'Indien. L'artiste expérimente ainsi l'utilisation de l'espace et des mots, le contact avec le public. Il met en place un rapport complexe à l'Autre, le regardeur, rapport qu'il va continuer à enrichir au fil des décennies. En outre, Garouste montre très tôt un grand intérêt pour des démarches initiatiques, qu'il s'agisse du jeu de tarot avec ses 22 arcanes, de la cabale chrétienne, de l'alchimie ou, à partir du milieu des années 1990, de la kabbale juive. L'insertion, à l'intérieur de ses toiles, de références issues de ces univers, incite le regardeur à dépasser le premier niveau de lecture de l'œuvre. Dès la fin des années 1970, l'artiste instaure un dialogue entre les peintures d'une même série. Cette volonté d'empêcher le regard du spectateur d'englober l'ensemble de ce qui est à voir en une seule vision, de créer des liens entre les œuvres, se retrouve au cœur de deux réalisations importantes de la deuxième moitié des années 1990, les vitraux de l'Eglise Notre-Dame de Talant et l'installation monumentale La Dive Bacbuc. Elles constituent une réflexion sur la manière dont Garouste souhaite que le spectateur se confronte à son art. Le lieu d'exposition devient la scène d'un théâtre intérieur, d'un labyrinthe, pour le regardeur. Nous montrerons comment la démarche s'intériorise et se complexifie au fil du temps pour amplifier la dimension performative de la peinture de Garouste. Nous porterons une attention toute particulière à la question de la représentation du corps, centrale et en constante évolution tout au long du parcours de l'artiste. Ainsi, les pistes ouvertes par l'œuvre de Garouste sont multiples et se lisent à l'aune de la connaissance et de la volonté de recherche du regardeur.