Thèse en cours

La douleur dans l'œuvre de Montaigne

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Auteur / Autrice : Marie Damond
Direction : Stéphan GeongetLaurent Gerbier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langue et Littératures Françaises
Date : Inscription en doctorat le 30/09/2022
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Humanités et Langues - H&L
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Alors qu'il entame la rédaction des Essais à la fin de l'année 1571, Montaigne commence bientôt à souffrir de calculs urinaires et des violentes douleurs qui les accompagnent. Fidèle au projet exposé dans son avertissement au lecteur de se montrer « en [s]a façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice », il ne manque pas de partager cette expérience de la douleur physique dans son œuvre. Une lecture attentive la débusque même avant la première édition des Essais (1580) à travers la douleur d'autrui à laquelle il semble particulièrement attentif, comme le montre le récit qu'il donne de l'agonie de La Boétie. Enfin, bien des pages de son Journal de voyage sont consacrées aux douleurs qu'il ressent. Pourtant, et de façon assez surprenante, malgré l'abondance des travaux sur Montaigne et la maladie ou la médecine, bien peu de chercheurs se sont penchés, et brièvement, sur la question. La douleur physique, est un objet dont la définition scientifique elle-même fait encore de nos jours débat, sur le plan médical comme sur le plan philosophique. Elle est, en effet, à la fois une réalité indubitable, celle du phénomène de nociception, et une sensation totalement médiatisée par celui qui la ressent. C'est aussi une expérience vécue par tous les êtres vivants, mais dont on ne peut ni mesurer ni partager extérieurement et objectivement la qualité et la quantité. Tout juste l'être humain a-t-il la possibilité de recourir au langage pour tenter de l'exprimer. Poser la question de la douleur physique dans l'œuvre de Montaigne, c'est donc revenir sur les discours et les savoirs du temps, qu'ils soient philosophiques, médicaux, théologiques ou juridiques, à partir desquels l'essayiste conçoit ce phénomène ; c'est aussi analyser comment son scepticisme s'en nourrit et, point essentiel de notre enquête, s'y heurte ; c'est enfin, tout à la fois, débusquer dans le texte la littéralité de l'expression de cette douleur physique, du point de vue du lexique, du style et de la narration, et considérer son rôle dans l'acte d'écrire, en lien avec la douleur morale et en particulier le deuil de La Boétie.