Thèse en cours

Suivi longitudinal des athlètes de l'équipe de France de Canoë Kayak par analyse des datas d'entrainement : du descriptif au modèle de performance en vue des JO (Paris 2024 et ceux à venir).

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Auteur / Autrice : Audric Foucaud
Direction : Fabienne Durand
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Sport Santé
Date : Inscription en doctorat le 30/04/2023
Etablissement(s) : Perpignan
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Énergie environnement (Perpignan ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ESPACE-DEV (Montpellier)

Résumé

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Quel que soit le modèle proposé dans la littérature, la performance d'un athlète est multifactorielle. Weineck et al, 1983 précise ainsi que les habiletés technico-tactiques, la génétique, la psychologie et la physiologie sont autant de déterminants de cette performance. Il est bien admis que les déterminants psychologiques et physiologiques peuvent être largement influencés par des facteurs de l'environnement de l'athlète tels que la préparation physique, l'état de santé, la nutrition ... Si la multiplicité de ces facteurs explique la diversité des résultats chez les athlètes de haut-niveau, il n'en demeure pas moins que la compréhension de la performance est encore incomplète. Depuis plusieurs dizaines d'années, le milieu de la performance a vu la préparation physique de l'athlète de haut-niveau s'étoffer. Considérée comme un ensemble organisé et hiérarchisé des procédures d'entraînement qui visent au développement et à l'utilisation des qualités physiques du sportif, elle apparait de façon permanente aux différents niveaux de l'entraînement et se met au service des aspects technico-tactiques prioritaires de l'activité pratiquée et de la prévention des blessures (Pradet, 1996). Les contenus d'entraînement sont ainsi de plus en plus individualisés, analysés et quantifiés. Les professionnels de la préparation physique deviennent de véritables « Data Scientists », accumulant et analysant toujours plus de données en termes de charge de travail, de qualité de la récupération, d'état de forme... Leur objectif est de proposer à chaque sportif l'entraînement le plus pertinent possible pour qu'il soit dans les meilleures dispositions physiologiques lors des échéances les plus importantes. La quantification de la charge d'entraînement apparaît alors comme essentielle afin d'établir le meilleur compromis possible entre le développement des qualités ciblées et la gestion de la fatigue, afin d'éviter le seuil fatidique de la blessure (Gabbett, Hulin, Blanch, & Whiteley, 2016). Afin d'améliorer toujours plus la capacité physiologique des athlètes, les préparateurs physiques utilisent depuis quelques années l'hypoxie. De nombreux protocoles existent (Millet et al., 2010) et sont utilisés en fonction des objectifs à atteindre, puisqu'il est bien admis que si certains athlètes sont répondeurs à ce type de préparation, d'autres en revanche sont non-répondeurs (Chapman et al., 1998). Mais l'hypoxie n'est pas le seul facteur environnemental impliqué dans la préparation physique puisque désormais, de nouvelles approches entendent coupler le stress thermique à l'hypoxie (Yamaguchi et al., 2020). HYPOXPERF appuie d'ailleurs une partie de son programme d'actions sur cet axe, notamment avec la FFCK. Les innovations en sciences du sport et en sciences de la data peuvent permettre le développement de nouveaux modèles de travail (domaines structurels et opérationnels), le développement de modèles de récupération (nutrition, exercice, sommeil, psychologie, et autres) à des fins d'optimisation de la performance et de la santé de l'athlète (Rajšp A and Fister I, 2020). A l'issue des JO de Tokyo, une stratégie visant à terme à intégrer le top 5 des nations a été mise en place par l'Agence Nationale du Sport. Consciente de la prise de temps nécessaire qui couvrira plusieurs olympiades, il a été recommandé de fixer cette perspective pour qu'elle puisse produire petit à petit ses effets à partir de 2024 et ensuite. Le programme « Ambition bleu » produit par L'agence Nationale du Sport précise notamment l'intérêt des sciences du sport et de la donnée dans l'optimisation de la performance et le retard de la France en la matière (Ambition bleue, agence nationale du sport, 2021). L'Agence Nationale du Sport Pôle Haute Performance a présenté à la FFCK la méthode Orfèvre, indiquant la nécessité de ne rien laisser au hasard dans la conquête des médailles d'or olympiques et paralympiques. Dans ce contexte, la FFCK doit, en 2023, finaliser d'une part la recherche des quotas français, c'est-à-dire la qualification du maximum d'athlètes et bateaux français pour les JO 2024 de Paris. D'autre part, la FFCK doit procéder à la sélection interne des athlètes qui participeront aux jeux. L'Agence Nationale du Sport a identifié la FFCK sur une vision à long terme, au regard des excellents résultats obtenus chez les jeunes (1ère nation au ranking mondial chez les U18 et U23). Ces jeunes athlètes constituent en effet un vivier de talents au regard de la maturation et des années de pratique nécessaires pour accéder au plus haut niveau (Fernandes et al., 2021). L'enjeu est donc également important au-delà des JO de Paris, soit 2028 et 2032, dans la continuité des résultats historiques du slalom français en canoé-kayak. Dans ce contexte, la FFCK veut créer un référentiel pour l'optimisation de la performance. Il devra être évolutif afin d'assurer sa pérennité dans le temps. Cet objectif est en complète adéquation avec les recommandations de l'Agence Nationale du Sport en matière de recherche et de valorisation des data pour objectiver et comprendre ce qui se passe au niveau d'un athlète et de son environnement, au cours de sa préparation mais aussi lors d'une échéance sportive (Ambition bleue, agence nationale du sport, 2021). Le travail de thèse aura pour objectif de répondre à ces enjeux du sport de haute performance. Plus précisément, il s'agira de collecter des données d'entrainement (charge de travail, durée, exposition aux stress environnementaux...), d'environnement (sommeil, nutrition) et de performance tout au long de la saison des athlètes FFCK identifiés. La récupération des données d'entrainement et de l'environnement se fait facilement via des outils connectés et fait partie du quotidien de l'athlète : montre connectée, capteurs, applications...permettent la récolte des données en condition écologique, sans perturber les activités de l'athlète (Nikam et al., 2019). L'analyse de ces données sur plusieurs saisons permettra alors dans un premier temps de décrire le comportement des athlètes. Dans un second temps, avec l'appui de modèle spatio-temporel, la prédiction et donc l'individualisation la plus complète de l'entrainement de l'athlète pourront être envisagées.