Estimation des flux de dioxyde de carbone d'origines fossile et biogénique sur la France métropolitaine
Auteur / Autrice : | Carla D'angeli |
Direction : | Thomas Lauvaux |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Physique appliquée |
Date : | Inscription en doctorat le 01/06/2023 |
Etablissement(s) : | Reims |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Sciences du Numérique et de lu2019Ingénieur |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : GSMA - Groupe de Spectroscopie Moléculaire et Atmosphérique |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le suivi des émissions de CO2 fossile et des flux de CO2 biogéniques (forêts, agricoles, parcs,...) est important pour mesurer l'efficacité des politiques qui sont mises en place à l'échelle nationale, régionale et par les entreprises pour lutter contre le changement climatique. Les inventaires utilisés pour le suivi des déclarations des pays (Accords de Paris sur le Climat) viennent d'une part de données annuelles d'usage des énergies fossiles, et d'autre part de mesures pluriannuelles des stocks de carbone dans la biomasse des forêts. Les puits et sources de CO2 des sous-secteurs liés à l'usage des terres ( sols, changement d'usage des terres ) sont estimés avec des facteurs d'émissions très simples. Ces inventaires sont rapportés avec un délai de deux ans pour les émissions fossiles, et avec un lissage sur dix ans pour les bilans de CO2 de l'usage des terres. Pour répondre au besoin d'une connaissance des variations temporelles des émissions et des puits de CO2 et de leur distribution spatiale aux échelles régionales, avec un suivi en temps rapproché, il est possible de combiner les inventaires classiques avec des mesures de concentration du CO2 dans l'air. Ces mesures atmosphériques sont réalisées à haute précision, et en continu. L'idée est d'exploiter les concentrations atmosphériques de CO2 mesurées par un réseau national de stations calibrées pour en déduire les flux du territoire, en utilisant un modèle numérique de transport atmosphérique. Mathématiquement, déterminer les émissions de CO2 fossile et les flux biogéniques avec un réseau de stations est un problème inverse dit sous-contraint, car les dimensions du problème (par exemple, les flux sur une grille de 10 km toutes les 6 heures) sont bien plus grandes que le nombre de mesures de CO2 (10 sites permanents et des réseaux urbains ponctuels). Pour aider à résoudre ce problème, on introduit des connaissances issues de modèles de végétation et d'inventaires des émissions, ce qui permet de mieux contraindre le problème inverse (système d'optimisation bayésien). Travail de thèse Le sujet de la thèse consiste à utiliser les mesures en continu du CO2 sur le réseau de station ICOS-France (10 stations de suivi en continu sur le territoire métropolitain) et sur les sites urbains des réseaux de Paris et Reims pour déterminer les flux du CO2 sur la France métropolitaine. Dans un premier temps, le travail consistera à réaliser des simulations atmosphériques du CO2 pour déterminer la sensibilité des mesures aux flux des différents puits et sources. Dans un second temps, le candidat résoudra le problème inverse en produisant une cartographie des flux à une résolution spatiale de l'ordre de 10 km, et une fréquence hebdomadaire. On s'intéresse en particulier aux émissions fossiles et au secteur de l'usage des terres (végétation, sols). Ces cartes de flux, évaluées à partir des mesures de flux locaux de CO2 mesurés par les sites ICOS-Ecosystèmes, seront utilisées comme ébauche et optimisées en utilisant les mesures atmosphériques. Des mesures additionnelles de profils verticaux de CO2 par avion et ballon, seront utilisées pour la validation du modèle de transport atmosphérique. La dernière partie du travail de thèse consistera à développer le système d'inversion pour optimiser les flux sur tout le territoire et sur plusieurs années. Le doctorant utilisera des méthodes inverses adaptées aux dimensions du problème (méthodes avancées d'assimilation de données) pour permettre de produire rapidement des cartes de flux sur l'ensemble du territoire.