Diversité des événements El Niño/La Niña et de leurs impacts océaniques et atmosphériques dans le Pacifique Sud
Auteur / Autrice : | Bastien Pagli |
Direction : | Sophie Cravatte, Takeshi Izumo |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de la nature |
Date : | Inscription en doctorat le 08/11/2022 |
Etablissement(s) : | Polynésie française |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale du Pacifique (Faaa ; 2005-....) |
Mots clés
Résumé
Le Pacifique tropical est le siège des événements El Niño et La Niña (El Niño Southern Oscillation; ENSO), qui affectent le climat global tous les ~2 à ~7 ans. ENSO est le premier mode de variabilité interannuelle du climat, avec d’importants impacts environnementaux et socio-économiques, notamment en Polynésie Française. Cependant, chaque événement est différent, entrainant une diversité de leurs impacts qui a été peu étudiée et est encore mal comprise dans le Pacifique Sud, notamment en Polynésie Française. On n’y a pas encore de vision physique claire, à la fois de l’océan et de l’atmosphère, de ces impacts et de leur diversité. Ils sont donc difficiles à prévoir. L’objectif de cette thèse, proposée au sein de l’Unité Mixte de Recherche Ecosystèmes Insulaires Océaniens (EIO) de l’Université de Polynésie Française (UPF) dans le cadre de l’école doctorale du Pacifique, est de mieux quantifier et comprendre la diversité d’ENSO et de ses impacts physiques océaniques et/ou atmosphériques dans le Pacifique Sud, avec un focus sur la Polynésie Française. La thèse s’intéressera notamment aux impacts sur les vagues de chaleur marine à grande échelle. Elle évaluera la capacité des modèles de climat actuels à simuler cette diversité d’impacts, ainsi que la prévisibilité des impacts d’ENSO dans les prévisions d’ensemble opérationnelles. En fin de thèse, on s’intéressera potentiellement aussi à l’influence du réchauffement climatique anthropique sur ces impacts d’ENSO. La thèse s’appuiera sur les nombreuses observations disponibles, notamment des satellites, sur des réanalyses océaniques et atmosphériques, sur la base de données numériques des modèles CMIP (Coupled Model Intercomparison Project) associé au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC ; en anglais : Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC) et des prévisions des centres opérationnels (e.g. Météo-France, ECMWF, Mercator Oceans). Des expériences de sensibilité dans des modèles conceptuels d’ENSO et des modèles de complexité intermédiaire, en particulier le ‘Linear Continuously Stratified (LCS) model’, seront utilisés pour mieux comprendre les mécanismes en jeu. On tentera aussi d’utiliser des méthodes d’intelligence artificielle (machine learning/deep learning) pour la prévisibilité des impacts d’ENSO et de leur diversité. La thèse se fera en interaction avec mes collègues de l’UPF Keitapu Maamaatuaiahutapu (océanographe physicien ; MC à l’UPF) et Marania Hopuare (physicienne de l’atmosphère ; MC à l’UPF), de Météo-France en Polynésie Française (Victoire Laurent ; DIRPF/EC) et aussi de l’IRD, notamment Morgan Mangeas (DR IRD, ENTROPIE, pour la modélisation de processus spatio- temporels complexes avec des méthodes d’intelligence artificielle appliquées à notre domaine). La thèse se fera en coordination avec deux thèses très complémentaires sur les vagues de chaleur marines, l’une au LEGOS (Toulouse) focalisée sur le Pacifique Sud-Ouest (doctorante : Shilpa Lal ; encadrant principal : Sophie Cravatte ; co-encadrants : Christophe Menkes et Awnesh Singh ; début vers avril 2022) et l’autre à l’IFREMER (Nouvelle-Calédonie) focalisée sur les lagons du Pacifique Sud (doctorant : Romain Legendre ; encadrants : Sophie Cravatte et Christophe Menkes). Les impacts scientifiques attendus sont une meilleure compréhension de la diversité des impacts des événements El Niño/La Niña dans le Pacifique Sud et en Polynésie Française, et donc, à terme, une meilleure prévision saisonnière.