Thèse en cours

Production et évaluation de données météorologiques spatiales à très haute résolution au Sénégal et application aux études d'impacts des changements climatiques sur les rendements du mil

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Auteur / Autrice : Asse Mbengue
Direction : Benjamin Sultan
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : STE-Sciences de la Terre
Date : Inscription en doctorat le 01/02/2023
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Observation Spatiale, Modèles et Science Impliquée

Résumé

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Le Sénégal à l'instar de la majeure partie des pays sahéliens est un pays dont les activités socio-économiques sont essentiellement liées à l'agriculture pluviale qui emploie pratiquement la majorité de la population active. C'est un secteur qui est fortement assujetti à la forte variabilité des conditions climatiques. Depuis les années 1970, les plus grandes famines ayant nécessités un recours à l'aide alimentaire internationale (1974, 1984/1985, 1992 et 2002) sont dues en partie ou en totalité à ces variations du climat (Dilley et al., 2005). Mais à ces variations climatiques récentes s'ajoutent, aussi, les conséquences du changement climatique qui se manifestent par une augmentation de la température partout dans le monde ainsi que, d'une probable augmentation de la fréquence et de l'intensité des évènements pluviométriques extrêmes dans un contexte Sahélien déjà très vulnérable aux variations climatiques. Les impacts de ces changements sur l'agriculture représentent une contrainte supplémentaire sur un système de production en équilibre déjà précaire. Le futur de l'économie de cette zone dépendra de la capacité du secteur agricole de produire assez pour relever le défi dû à une demande d'une population qui croît rapidement. Cet enjeu est tel que malgré l'incertitude sur les projections climatiques (Sultan B. 2001; GIEC, 1990; Holden et al., 2010), il faut d'ores et déjà mettre en place des options d'adaptation pour réduire la vulnérabilité de la population à la variabilité et aux changements climatiques pour une meilleure sécurité de l'alimentaire. De ce fait, l'anticipation de ces changements et variations du climat, et leurs impacts dans le domaine agricole devient un enjeu majeur. Plusieurs études ont été menées tendant à coupler les sorties des modèles de circulation Atmosphériques (GCM) aux modèles agronomiques dans le but de quantifier les rendements agricoles à différents horizons temporels et selon différents scénarii de changement du climat (Oettli et al., 201; Salck et al, 2012; Berg et al, 2010; Osborne et al; 2007) Malheureusement, le problème de la disponibilité des données constitue un défit majeur pour une information climatique fiable et par conséquent a une bonne évaluation de l'impact des changements climatiques. certaines études ont été menées en utilisant soit des modèles d'impact à grande échelle (tel que le modèle GLAM) forcés avec les sorties des GCM afin de simuler le rendement des céréales soit avec le modèle SARRA-H, modèle à l'échelle parcellaire (Berg et al., 2010 ; Berg et al., 2011). Cependant, il faudra noter que ce couplage pose un certain nombre de problèmes: • Une inadéquation d'échelle entre les GCM, qui simule le climat sur une résolution spatiale très grande (centaines de kilomètres) qui n'est pas approprié pour faire une étude d'impact à l'échelle fine tels que les modèles agronomiques développés pour simuler le comportement de la plante à l'échelle de la parcelle. Ainsi, il serait inapproprié de forcer ces modèles d'impact avec les sorties des GCM. De ce fait, pour mieux appréhender ce processus, il est nécessaire de disposer de données d'entrée journalière à l'échelle de la parcelle (Ahmed, 2011 ; Challinor et al., 2004 ; Oetelli et al., 2011). • Les biais systématiques associés aux modèles climatiques liés à une incertitude sur la représentation de certaines variables (Pluie) au niveau des GCM qui nécessitent d'être corrigés avant toute étude d'impact (Ehret et al., 2012 ; Salack et al., 2012 ; Zhang, 2005; Piani et al., 2009). • et aussi des bias associés à la modélisation du système sol-plante-atmosphère relatives à la conceptualisation même du modèle agronomique. Le but de cette thèse est de mettre en place un modèle opérationnel de prévisibilité des rendements du mil bien avant même la fin de l'hivernage au Sénégal en couplant le modèle agronomique spatiale (Sarra-0) aux données ENACTS à très haute. Les résultats de cette contribueront à la mise en place d'un outil d'aide à la décision destiné aux décideurs pour la planification des politiques et programmes agricoles. Spécifiquement il s'agira de : Etape 1 : Analyser la variabilité climatique observée au Sénégal depuis les années 1980 à nos jours ; Etape 2 : Evaluer et valider les données ENACTS (fusion des observations aux estimations des satellites) ; Etape 3 : Paramétrer et évaluer le modèle agronomique Sarra-0 à simuler les rendements du mil au Sénégal en utilisant les données ENACTS en entrée sur la période 1981-2020 ;