Thèse en cours

Développement d'un procédé hydrométallurgique pour le traitement des mélanges LFP/NMC issues du recyclage des batteries lithium-ion

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 02/06/2025. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Pierric Hubert
Direction : Alexandre ChagnesSafi Jradi
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Géosciences
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 02/06/2025
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : GeoRessources
Equipe de recherche : Valorisation des ressources et des résidus (Axe Matières Premières)
Jury : Président / Présidente : Laurence Muhr
Examinateurs / Examinatrices : Alexandre Chagnes, Véronique Hubscher, Safi Jradi, Lenka Svecova, Neila Djoudi
Rapporteurs / Rapporteuses : Véronique Hubscher, Lenka Svecova

Résumé

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Les batteries lithium-ion jouent un rôle central dans les transitions écologique, énergétique et numérique. Cependant, leur recyclage pose des défis environnementaux et économiques majeurs, notamment la valorisation des métaux stratégiques contenu dans la cathode. Les procédés de recyclage actuels reposent sur une première étape de prétraitement (décharge, broyage, diverses séparation physiques…) pour récupérer différents produits dont la black mass, matériau actif de la cathode, riche en métaux précieux comme le cobalt, le nickel, le manganèse et le lithium. Cette black mass doit être ensuite traité par voie hydrométallurgique dont les paramètres dépendent de la chimie de cette cathode. Ces procédés, optimisés pour des flux homogènes de batteries issues des véhicules électriques, montrent leurs limites face à la diversité de la chimie des cathodes provenant des batteries des appareils électroportatifs et de la mobilité urbaine (vélos et trottinettes électriques). Dans ce contexte, la société Artemise, en collaboration avec l'Université de Lorraine et l'Université Technologique de Troyes, a développé des procédés de recyclage flexibles pour traiter un mélange de black mass LFP/NMC. Ce travail explore des solutions innovantes pour surmonter les verrous technologiques liés au recyclage de flux hétérogènes. Deux voies de lixiviation en milieu sulfurique ont été étudiées. La première consiste en une lixiviation réductrice avec un excès d'acide, atteignant des rendements élevés. Toutefois, cette voie dissout également des impuretés telles que le fer, le cuivre et l'aluminium. La deuxième voie utilise un défaut d'acide pour une lixiviation sélective, limitant la dissolution des impuretés, mais avec des rendements plus faibles. Pour pallier ce problème, une réintroduction de 60 % (m/m) du résidu de lixiviation a permis d'atteindre des rendements équivalent à ceux atteint avec la lixiviation en excès d'acide. Cette approche a été retenue en raison de ses coûts d'investissement et d'exploitation réduits. Après la lixiviation, l'étape d'extraction liquide-liquide a été optimisée. Une coextraction initiale du manganèse et du cobalt par le Cyanex®272 est suivie d'une séparation avec le DEHPA. Le nickel est ensuite sélectivement précipité sous forme de carbonate de nickel et le lithium sous forme de carbonate de lithium. Une étude approfondie des mécanismes de la lixiviation en défaut d'acide a été réalisée, analysant la spéciation des éléments et la formation de phases solides. L'utilisation du logiciel Phreeqc a confirmé que le fer précipite à pH 2 sous forme de phosphate de fer (+III), tandis que les impuretés des collecteurs de courant, comme l'aluminium reste sous forme métallique et le cuivre précipite au-delà de pH 5 en composés mixtes avec le fer et le phosphore. En parallèle, une voie alternative en milieu ammoniacal a été étudiée, reposant sur la sélectivité de l'ammoniac pour les métaux d'intérêt. Une lixiviation avec de l'ammoniac, du sulfate d'ammonium et du sulfite de sodium a permis d'obtenir de bon rendements pour le nickel, le cobalt et le lithium. Seul le manganèse affiche un rendement faible. Le procédé se poursuit par une extraction liquide-liquide avec l'Acorga®m5640 afin d'extraire le nickel, le manganèse et le cuivre. Dans le même temps, dans la solution ne contenant plus que du cobalt et du lithium, l'extraction liquide-liquide par le Cyanex®936P permettra au lithium d'être extrait sélectivement. Cette approche a montré une efficacité prometteuse, bien qu'efficace que pour les mélanges contenant une faible proportion de LFP. Ce travail propose ainsi des procédés de recyclage performants et flexibles pour le traitement de flux hétérogènes de batteries lithium-ion, avec un potentiel significatif pour répondre aux défis environnementaux et économiques liés à la gestion durable des ressources critiques.