Green Minds : stratégies basées sur les connaissances pour l'adoption d'unun régime alimentaire à base de plantes chez les enfants de 3 à 6 ans

Green Minds: knowledge-based strategies for the adoption ofa plant- based diet in 3-6 y.o. children

• Auteur / Autrice : Matteo Gandolini
• Direction : Jérémie Lafraire, Andrea Borghini
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Sciences cognitives
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2022
• Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Università degli Studi di Milano
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cognitions humaine et artificielle
• Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)

Mots clés

Mots clés libres

Connaissance alimentaire

Enfants

Education

Food knowledge

Children

Education

Résumé

Les comportements de rejet de la nourriture, tels que l'alimentation difficile ou capricieuse et la néophobie alimentaire, tendent à culminer pendant les années préscolaires. À cet âge crucial, les comportements de rejet de la nourriture peuvent donner lieu à des habitudes alimentaires malsaines durables et entraîner des problèmes médicaux à long terme. Les chercheurs ont trouvé une corrélation solide entre des scores plus élevés dans les échelles de rejet des aliments et de moins bonnes performances dans les tâches conçues pour tester les connaissances alimentaires des enfants ; il est donc crucial d'utiliser ce lien afin de promouvoir des pratiques alimentaires plus saines et plus durables chez les enfants d'âge préscolaire. Le présent projet vise à apporter des éclaircissements philosophiques sur la notion de connaissance des aliments qui soient pertinents pour concevoir des stratégies d'intervention. Une grande partie du travail expérimental se concentre principalement sur les concepts alimentaires malgré leur nature insaisissable. De nombreuses questions concernant les conditions de possession, d'acquisition et d'utilisation des concepts alimentaires sont encore sans réponse, de même que les questions relatives à leur contenu et à leur statut ontologique. En outre, le travail théorique dans ce domaine doit tenir compte de deux sources de complexité : d'une part, les concepts ne sont pas les seuls candidats au rôle de ''blocs de construction'' pour les structures de connaissances des enfants, car la littérature en psychologie et en philosophie souligne qu'il existe un large éventail d'entités qui méritent d'être prises en compte lorsqu'on tente de fournir un compte rendu complet des connaissances des enfants, telles que les théories naïves, les dispositions innées et le savoir-faire incorporé ; d'autre part, en raison de la nature particulière de l'alimentation, les connaissances dans ce domaine nécessitent de nombreux types différents de compétences, d'informations, d'expériences et d'expertise. Un cadre théorique pour la recherche sur les connaissances en matière d'alimentation doit donc prendre soigneusement en compte chaque élément de ce puzzle et préciser comment il interagit avec les autres. Un autre sujet qui sera abordé par le projet est la nature du lien entre le rejet des aliments et la connaissance des aliments. Une explication plausible de cette corrélation est que les enfants ayant des connaissances alimentaires insuffisamment développées peuvent éprouver de l'incertitude lorsqu'ils sont confrontés à de nouveaux aliments ou à de nouvelles situations, et donc recourir à des mécanismes de défense (rejet). Cela peut à son tour empêcher les enfants de s'engager dans la découverte d'aliments inconnus, les privant ainsi de nombreuses occasions d'enrichir et d'entraîner leurs connaissances alimentaires et amorçant une boucle vicieuse. Il n'est cependant pas clair comment comprendre la condition de ''connaissances alimentaires sous-développées'' mentionnée dans cette explication. Il peut s'agir d'un simple manque d'informations pertinentes, mais il se peut aussi que ce qui manque aux enfants néophobes, c'est la compétence à utiliser les connaissances déjà disponibles. Les compétences en matière de reconnaissance des aliments, d'inférence des propriétés, de réflexion contrefactuelle et hypothétique, de rappel, d'organisation et de sélection des informations pertinentes peuvent être aussi cruciales que la possession de concepts alimentaires pour concevoir des stratégies d'intervention. Le projet abordera ces sujets d'un point de vue théorique, afin d'ouvrir la voie à de futures recherches expérimentales et empiriques.

Food rejection dispositions such as picky/fussy eating and food neophobia tend to peak during preschool years. During this crucial age, food rejection behaviors can result in long-lasting unhealthy eating patterns and lead to medical conditions in the long run. Researchers have found a robust correlation between higher scores in food rejection scales and worse performance in tasks devised to test children's food knowledge; it is thus crucial to utilize this connection in order to promote healthier and more sustainable eating practices among preschool children. The present project aims at providing philosophical insights about the notion of food knowledge that is relevant to design intervention stategies. Much of the experimental work mainly focuses on food concepts despite their elusive nature. Many questions concerning the conditions for possessing, acquiring, and using food concepts are still unanswered, as well as issues about their content and ontological status. Furthermore, theoretical work in this field has to take into account two sources of complexity: on one hand, concepts are not the only candidates to the role of “building blocks” for children's knowledge structures, as literature in both psychology and philosophy highlights that there is a wide array of entities worth considering when one tries to provide a complete account of children's knowledge, such as naive theories, innate dispositions, and embodied know-how; on the other, due to the peculiar nature of food, knowledge in this domain requires many different kinds of skills, information, experiences, and expertise. A theoretical framework for the research in food knowledge must, thus, carefully take into account each element of this puzzle and clarify how it interacts with the others. Another topic that will be tackled by the project is the nature of the link between food rejection and food knowledge. A plausible explanation for this correlation is that children with underdeveloped food knowledge may experience uncertainty when faced with novel food items or situations, and thus resort to defence mechanisms (rejection). This, in turn, may prevent children from engaging with unfamiliar food, thus depriving them of many occasions to enrich and train their food knowledge and starting a vicious loop. It is nonetheless unclear how to understand the condition of “underdeveloped food knowledge” mentioned in this explanation. It can amount to a simple lack of relevant information, but it can also be the case that what neophobic children lack is proficiency in using already available knowledge. Competences in recognizing food, inferring properties, counterfactual and hypothetical thinking, recalling, organizing, and selecting relevant information can be as crucial as the possession of food concepts in designing intervention strategies. The project will address these topics from a theoretical standpoint, in order to pave the way for future experimental and empirical research.