Droit souple et protection de la biodiversité: la pratique juridique face à la gouvernance environnementale
Auteur / Autrice : | Nathan Henri |
Direction : | Laurent Fonbaustier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2022 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit, économie, management (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2020-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IEDP - Institut d'Etudes de Droit Public |
Référent : Faculté de droit, économie, gestion |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La recherche a pour but de contribuer à la doctrine sur le droit souple en étudiant ses manifestations dans le domaine de la protection de la biodiversité. La sécurisation juridique des autorisations d'urbanisme et environnementales dépend en effet de manière croissante d'instruments de droit souple. Les autorisations sont ainsi soumises à des rapports dits de « conformité », de « compatibilité » ou de « prise en compte » avec de nombreux documents de planification. De même, un large panel de lignes directrices, circulaires, avis, recommandations ou guides techniques est mobilisé pour interpréter des dispositions au contenu incertain, telles que la séquence « éviter-réduire-compenser », les objectifs « zéro perte nette de biodiversité » et « zéro artificialisation nette des sols », ou encore l'existence de « raisons impératives d'intérêt public majeur » susceptibles de fonder une dérogation à l'interdiction de destruction d'espèces protégées. L'appréhension juridique du droit souple soulève ainsi des enjeux à la fois pour la doctrine et pour les praticiens. Les difficultés liées à la définition, la classification et la description du régime des instruments de droit souple ont amené une partie de la doctrine à promouvoir un dépassement de la conception traditionnelle de la hiérarchie des normes, voire du paradigme positiviste. Quant aux praticiens, l'argumentation juridique classique, reposant sur le syllogisme et l'exégèse, semble de moins en moins adaptée à l'interprétation d'instruments qui contiennent plutôt des notions politiques et techniques. Dès lors se pose la question de la légitimité des avocats et des juges à s'approprier de tels discours. L'étude juridique du droit souple ne peut appréhender celui-ci comme un phénomène isolé. Au contraire, il doit être relié et étudié à l'aune d'une mutation plus profonde : l'avènement du concept de ''gouvernance'' en tant que nouveau modèle d'action de la puissance publique.