Thèse en cours

L'anticipation par les parties de l'exécution du contrat de la commande publique

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Auteur / Autrice : Abel Quessandier
Direction : Stéphane de La Rosa
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit
Date : Inscription en doctorat le 01/04/2023
Etablissement(s) : Paris 12
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Marché, Institutions, Libertés (Créteil)

Résumé

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Le droit des contrats administratifs prévoit traditionnellement des mécanismes solutionnant l'exécution contrariée des obligations résultant d'un contrat. Qu'il s'agisse de théories visant l'indemnisation du cocontractant de l'administration (théorie de la sujétion imprévues, théorie de l'imprévision, circonstances imprévues) ou de dispositifs permettant la résiliation du contrat (force majeure), elles présentent toutes des limites. Ainsi, l'office du juge administratif et le caractère strict de leurs régimes d'opposabilité sont autant d'obstacles qui restreignent le recours à ces solutions. Conséquence du déséquilibre inhérent aux relations contractuelles avec l'administration, la discontinuité de l'exécution contractuelle n'est pensée qu'occasionnellement. Toutefois, il est permis d'avancer au moins un double mouvement relativisant ce constat. D'une part, la modification du contrat administratif, réaction à l'influence conséquente du droit de l'Union Européenne en la matière. Dans un premier temps circonscrite au pouvoir de modification unilatérale du contrat reconnu de manière prétorienne, elle est désormais systématisée (par la jurisprudence unioniste et le code de la commande publique) derrière la dichotomie des modifications substantielles ou non substantielles. D'autre part, la conjoncture actuelle, incidence directe des événements sanitaires, politiques et économiques récents, alimente les réflexions sur les outils disponibles pour soulager l'exécution contractuelle rendue impossible ou trop onéreuse. L'intervention législative et réglementaire a œuvré à la pérennisation des marchés publics et contrats de concession conclus. Des assouplissements tenant notamment au retard dans l'exécution, à l'impossibilité d'exécuter, à l'annulation d'un bon de commande, à la suspension de marchés à prix forfaitaire ou de contrats de concessions, au versement d'avance ont été autorisés. Cependant le recours généralisé aux théories de l'imprévision, de la force majeure ou des circonstances imprévues n'a pas été avancé, preuve, s'il en fallait davantage, de leurs caractères restrictifs. Il n'en reste que ces palliatifs ne sont que des réponses à des situations d'urgence relative déjà advenues. Ces procédés d'exceptions ne sont que des ripostes lorsque l'exécution contractuelle du contrat est obstruée. Les futures parties à un contrat sont en mesure d'anticiper l'encombrement des relations contractuelles et d'agir pour les prévenir. C'est l'objet du présent sujet de thèse.