Finance inclusive et transformation digitale - Une vision du terrain
Auteur / Autrice : | Carine Kouame |
Direction : | Philippe Jacquinot, Jean-Luc Moriceau |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Droit, Economie, Management |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LITEM - Laboratoire en Innovation, Technologies, Economie et Management |
Référent : Université d'Évry Val d'Essonne |
Mots clés
Résumé
L'initiative prise par le Professeur Yunus en 1976, au Bangladesh, de proposer des prêts de petits montants à des groupes de femmes ouvrières ayant des affinités entre elles et solidairement responsables a marqué les esprits : des familles sont sorties de la pauvreté extrême tout en remboursant avec une grande fiabilité leurs emprunts. Cette expérience a marqué le début de l'expansion du micro-crédit puis, avec l'ajout d'autres services financiers, de la micro-finance. Toutefois, le succès rencontré n'a pu, ou su, être répliqué à plus grande échelle. Les programmes fondés sur une approche wellfariste ont octroyé des services non financiers comme l'assistance technique aux micro-entrepreneurs, l'alphabétisation ou l'autonomisation des femmes mais se sont heurtés à de forts coûts d'exploitation et d'impayés, avec une efficacité social discutable. Les programmes reposant, quant à eux, sur une approche institutionnaliste ont visé la massification du crédit et la rentabilité mais ils ont ciblé surtout une population urbaine ou péri-urbaine, leurs taux d'intérêt se sont avérés plus élevés que ceux du secteur bancaire traditionnel, et les méthodes de recouvrement se sont révélées parfois agressives. Aujourd'hui, une digitalisation s'opère au sein des institutions de micro-finance. La question se pose de savoir dans quelle mesure cette transformation pourrait permettre de mieux satisfaire les besoins des populations vulnérables. Pour y répondre, il faut étudier de près à la fois le renouvellement possible du modèle d'affaires des institutions de microfinance et les besoins des populations vulnérables considérés de leur point de vue. D'un côté, la technologie pourrait permettre d'atteindre plus de personnes, à coût moindre. De l'autre, la technologie peut créer une distance entre l'emprunteur et le prêteur à l'opposé de la rencontre qui avait sans doute crée le succès de l'initiative de 1976. La réponse à cette question nécessite des travaux reposant sur des méthodologies tant qualitatives que quantitatives avec une perception fine de la culture de la région faisant l'objet du terrain d'étude. Les motivations de tous les acteurs impliqués dans la distribution de micro-crédit devront être étudiées avec soin.