Identification de facteurs prédictifs de la douleur postopératoire après chirurgie orale à partir de paramètres phénotypiques accessibles à l'interrogatoire préopératoire.
Auteur / Autrice : | Vincent Saliba |
Direction : | Laurent Devoize, Antoine Berberi |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Activités Physiques Adaptées et Santé |
Date : | Inscription en doctorat le 05/01/2021 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) en cotutelle avec Université libanaise |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences de la Vie, Santé, Agronomie, Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : NEURO-DOL |
Equipe de recherche : Equipe 2 Douleur Trigéminale et migraine |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
En raison du nombre croissant d'interventions chirurgicales au cours de ces dernières années, la douleur chronique postopératoire est devenue un problème majeur de santé publique et représente environ 20 % des consultations dans un centre spécialisé de la douleur. Une étude publiée en 2012 et portant sur plus de 10000 patients, a montré qu'environ 40 % des sujets ayant subi une intervention chirurgicale présentaient des douleurs persistantes, dont 18 % d'allure modérée à sévère. On estime l'incidence globale des douleurs persistantes post-chirurgicales, toutes chirurgies confondues, à 20 à 30 %. La sévérité de la douleur postopératoire aiguë est un facteur de risque important de chronicisation. Elle est également associée à une récupération postopératoire moins favorable. Le problème majeur en ce qui concerne la prise en charge des douleurs postopératoires est la très grande variabilité interindividuelle tant dans l'intensité de la douleur rapportée par le patient que dans la réponse aux traitements analgésiques proposés. Il s'avère donc important d'identifier les facteurs de risque prédisposant à l'expression d'une douleur aiguë postopératoire sévère afin de repérer les patients les plus vulnérables et de développer de nouveaux traitements personnalisés. On peut déjà prédire la douleur postopératoire ou les besoins en analgésie par la sensibilité préopératoire à une stimulation nociceptive standardisée, mais de telles mesures sont difficiles à réaliser en pratique et ajoutent une épreuve douloureuse au patient. Le Pain Sensitivity Questionnaire (PSQ) explore la sensibilité naturelle d'un individu à a douleur au moyen de questions simulant des situations douloureuses plus ou moins intenses de la vie courante. Il pourrait très utile en recherche clinique (stratification lors d'essais d'analgésiques, physiopathologie...) mais aussi en clinique courante, intégré à la construction de scores de risque de douleur postopératoire. Originellement construit en langue allemande, le PSQ a fait l'objet de traductions validées, mais une validation transculturelle en langue arabe nous parait utile. Des preuves s'accumulent indiquant que certaines caractéristiques phénotypiques d'origine génétique sont associées à des différences de sensibilité à la douleur. L'une d'entre elles a révélé que les roux seraient plus sensibles aux douleurs thermiques. Autre constat, les personnes rousses auraient besoin de plus d'anesthésiques que les autres our obtenir une anesthésie de qualité. La couleur des yeux a été aussi associée à une différence de sensibilité à la douleur. Une étude a observé que les femmes ayant les yeux foncés étaient plus sensibles à la douleur par rapport à celles ayant les yeux clairs. En outre, il a été démontré que les patientes présentant une endométriose profonde avaient un pourcentage significativement plus élevé de phénotypes « yeux clairs ». Cependant, on ne sait pas si ces paramètres (couleur des cheveux et couleur des yeux) influencent la douleur dans le contexte de la chirurgie orale.