Les textiles archéologiques de Brandes-en-Oisans (XIe-XIVe siècles - Huez, Isère) : étude d'un matériel archéologique périssable au sein d'un village minier médiéval de montagne
Auteur / Autrice : | Emeline Retournard |
Direction : | Catherine Breniquet coury |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire et archéologie des mondes anciens et médiévaux, de l'art : Histoire de l'art avec ou sans archéologie |
Date : | Soutenance en 2024 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'Histoire - Espaces et Cultures |
Jury : | Président / Présidente : Ludovic Viallet |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Breniquet coury, Nathalie Ginoux, Jean-François Luneau, Pascale Chevalier, Marie-Christine BAILLY-MAîTRE, Christophe MOULHéRAT | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Ginoux, Jean-François Luneau |
Résumé
Brandes-en-Oisans se trouve sur la commune d'Huez (Isère) à plus de 1800m d'altitude et s'étend sur près de 5hectares. Il s'agit d'un village d'une communauté de mineurs extrayant le plomb argentifère du XIIe au XIVes. dans les mines environnantes. Le site comprend des habitations, une église et son cimetière, une fortification, des mines à ciel ouvert et en galeries, divers ateliers et un réseau hydraulique amenant l'eau captée plus haut dans la montagne jusqu'à Brandes-en-Oisans. Le village, fouillé de 1978 à 2014 par Marie-Christine Bailly-Maître et ses équipes, a livré de nombreux artefacts en matière non périssable (céramiques, objets en pierre et en métal, etc.) et périssable (ossements humains et animaux, cuirs, bois, plumes, macro-restes, etc) dont 2559 fragments de textiles, parmi lesquels 1545 ont été étudiés dans le cadre de ce travail doctoral. Cet ensemble provient majoritairement d'un contexte secondaire, plus particulièrement des zones de rejet des ateliers de lavage, de décrépitation et/ou de concassage du minerai localisés à l'ouest et au sud du village. L'originalité de ce corpus textile réside notamment dans le fait qu'il n'est majoritairement pas composé de restes représentant l'archétype du «tissu médiéval», c'est-à-dire une soierie. Un grand nombre d'étoffes du Moyen Âge parvenues jusqu'à nous proviennent de Trésors d'église, de fouilles de sépultures d'ecclésiastiques et/ou des membres de l'élite et sont tissés avec des matières onéreuses et prestigieuses. Les textiles de Brandes-en-Oisans au contraire ne sont pas, dans leur majorité, faits en matériaux précieux et ne proviennent pas d'un contexte religieux et/ou funéraire. Ils sont, pour la plupart, fabriqués avec de la laine. Les textiles sont majoritairement des sergés, plus précisément des sergés 2lie2, même si d'autres éléments sont présents (sergé 2lie1, toile, sergé 3 lie 1, feutres, fils). Certains de ces restes ont des décors (teinture unie, bandes, rayures, carreaux ou broderie) ou des éléments structurels (ourlets ou coutures). Cet ensemble texte constitue donc un corpus remarquable et exceptionnel, témoignage à la fois modeste et inestimable de la vie d'une communauté minière de montagne au Second Moyen Âge. Il sera notamment question de s'interroger sur les usages et les fonctions des textiles avant leur enfouissement, sur le(s) lieu(x) et les techniques de leur fabrication, et sur l'intégration de cet ensemble textile au sein de l'économie médiévale. Mots clés: Moyen Âge, Alpes, mineurs, textiles, laine, soie, broderie, teinture, couture, sergés, toile, feutre