Thèse soutenue

Trois essais sur le travail et l’éducation

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Auteur / Autrice : Michel Armel Ndayikeza
Direction : Vianney DequiedtFrancesca MarchettaArcade Ndoricimpa
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 11/06/2024
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Pascale Phelinas
Examinateurs / Examinatrices : Léonce Ndikumana, Ketki Sheth
Rapporteur / Rapporteuse : Luigi Minale, Rémi Bazillier

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'Afrique fait face au défi de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour répondre à l'augmentation rapide de sa population en âge de travailler. Cela implique de s'attaquer au problème des jeunes diplômés qui éprouvent des difficultés à trouver un emploi correspondant à leurs qualifications, et d'améliorer les systèmes d'éducation et de formation. Cette thèse se penche sur cette problématique touchant à la fois les sphères de travail et d'éducation, et suggère quelques pistes de solutions.Le premier chapitre part du constat que les perspectives limitées d'emploi hautement qualifié et la pauvreté poussent de nombreux diplômés de l'enseignement supérieur à occuper des emplois ne nécessitant pas de diplôme universitaire. Afin d'examiner ce problème, nous avons mené une expérience de terrain au Burundi qui a permis de déterminer les préférences des employeurs en ce qui concerne l'expérience professionnelle peu qualifiée des récents diplômés de l'enseignement supérieur. Nous estimons l'impact de signaler différents types d'expériences peu qualifiées, telles que le travail en tant qu'agent de vente de crédit téléphonique, serveur, agent de sécurité et autres postes ne nécessitant pas de diplôme universitaire, sur l'intérêt des employeurs d'embaucher un candidat pour un emploi qualifié. Les résultats indiquent que les employeurs préfèrent les demandeurs d'emploi ayant une expérience peu qualifiée plutôt que ceux qui n'ont aucune expérience, quelle que soit la qualité du postulant.Le deuxième chapitre aborde également le problème du sous-emploi. Plus précisément, il examine l'impact du sous-emploi sur l'enseignement primaire, en utilisant des données de panel au niveau individuel, dans le contexte Éthiopien. L'étude exploite la variation de l'exposition des enfants au sous-emploi des adultes au sein de leur ménage en utilisant une stratégie d'identification qui prend en compte la nature échelonnée du traitement (staggered treatment). L'étude examine l'effet causal du sous-emploi sur l'absentéisme scolaire ainsi que sur les activités extrascolaires. Les résultats suggèrent que le sous-emploi réduit la motivation pour fréquenter l'école en augmentant l'implication des enfants dans des activités extrascolaires, à savoir les activités agricoles, la collecte d'eau et de bois de chauffage et d'autres activités. Ces résultats permettent de comprendre une partie des raisons derrière l'observation contemporaine selon laquelle davantage d'enfants dans les pays en développement vont à l'école mais apprennent relativement peu.Le dernier chapitre aborde la problématique de la formation des employés en compétences générales par les employeurs. Nous explorons ce phénomène chez les employeurs agricoles du Burundi. Nous cherchons à savoir si les employeurs ne forment pas les travailleurs occasionnels à des techniques agricoles améliorées, à forte intensité de main-d'œuvre, parce qu'ils ne ''s'approprient'' pas les bénéfices de cette formation. Tout d'abord, nous apportons des preuves empiriques de la présence d'échecs d'appropriation, en incitant un sous-ensemble d'employeurs à former des travailleurs sur certains marchés du travail locaux (villages) et pas sur d'autres. Deuxièmement, nous montrons qu’en augmentant la probabilité que le travailleur formé travaille pour l'employeur formateur à l'avenir, ceci augmente la volonté des employeurs de former de 50 points de pourcentage. Nos résultats suggèrent qu'un écart important entre les rendements privés et sociaux de la formation peut entraver la formation en cours d'emploi, avec des conséquences significatives pour la productivité et la production des travailleurs, surtout lorsque la formation initiale est lacunaire.