Les appropriations de biens culturels à l'ère coloniale Le cas de l'Afrique subsaharienne
Auteur / Autrice : | Guilhem Monediaire |
Direction : | Xavier Perrot |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire du droit des institutions |
Date : | Inscription en doctorat le 09/09/2019 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Economiques, Juridiques, Politiques et de Gestion |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Michel de l'Hospital (Clermont-Ferrand) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La présente thèse en Histoire et anthropologie du droit est dirigée par le Pr. Xavier Perrot. La recherche porte sur un effort de clarification des modalités factuelles et juridiques d'appropriations initiales des biens culturels mobiliers pendant la colonisation française en Afrique subsaharienne, que ces appropriations aient été réalisées par des acteurs directs des pouvoirs exogènes (explorateurs, missionnaires, militaires, administrateurs), des scientifiques (ethnologues, archéologues), des passionnés (collectionneurs, marchands d'art, touristes), etc. En étudiant avec une approche juridique la diversité des modalités des appropriations, il s'agit d'éliminer la doxa journalistique reposant sur un manichéisme confusionniste : tout serait un vaste « pillage » généralisé. Or la réalité des collectes mérite d'être contrastée et la qualification juridique des faits propre au droit s'avère utile et efficace en l'espèce. Force est donc de discriminer le butin du pillage, le vol simple du vol avec menace ou ruse, les achats des achats forcés, les échanges des dons et contre-dons. Le « point de vue » des indigènes doit également être étudié, que ce soit quant à leurs coutumes et à leurs religions, ou au régime de l'indigénat qui a parfois joué un rôle incitatif pour les appropriations. Le phénomène de déplacement patrimoniaux a reposé sur d'autres acteurs (les marins par exemple), sans préjudice des régimes juridiques spécifiques notamment pour les douanes coloniales. Une fois déplacés, les objets entrent dans les régimes juridiques occidentaux du marché de l'art et du domaine public des musées. À l'heure des débats actuels sur le déplacement pendulaire appelé « restitution » ou « retour », il paraît essentiel d'avoir recours au droit pour étudier l'origine du problème, afin d'éclairer les conflits patrimoniaux contemporains.