L’autonomie des personnes atteintes d'Alzheimer en droit français : Etude à l'aune des droits de l'homme
Auteur / Autrice : | Lemuel-Asaph Gbodjo Gnaoré |
Direction : | Marie-Élisabeth Baudoin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance le 18/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Michel de l'Hospital (Clermont-Ferrand) |
Jury : | Président / Présidente : Anne-Blandine Caire |
Rapporteur / Rapporteuse : Gilles Raoul-Cormeil, Nicolas Kang-Riou |
Résumé
La personne atteinte de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée fait l’objet d’une privation de sa liberté de faire ses propres choix, dans le cadre des mesures de protection civile. Une telle réponse, face aux défis juridiques que soulève la maladie, traduit une conception négative de l’autonomie de la personne. Cela veut dire que l’expression de la volonté de la personne n’est, bien souvent, pas prise en compte en raison de la perte des capacités cognitives qu’elle subit. Cette lecture négative, encore appelée conception canonique de l’autonomie, est fortement ancrée dans les mécanismes du droit civil. Elle privilégie la protection de la personne au détriment de sa liberté de prendre des décisions. Il s’agit d’une vision paternaliste fondée sur une certaine bienveillance et aussi d’une simplification dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux. Cette simplification consiste à prévoir un même régime juridique pour toutes les situations qui ont trait aux troubles mentaux. Le droit français en vigueur, comme par le passé, peine à proposer une protection adaptée aux personnes démentes les considérant d’office comme étant en situation d’incapacité. La perte des capacités cognitives en Alzheimer ou une maladie apparentée est graduelle. Et même aux phases les plus avancées de la maladie, il semble être possible que la personne fasse preuve d’autonomie pourvu qu’elle bénéficie d’un accompagnement adapté. L’importance de l’accompagnement adapté, notamment dans un contexte de perte des capacités cognitives, permet d’approcher l’autonomie personnelle d’une manière plus positive. Dans cette approche libérale ou positive, l’autonomie n’est pas simplement la capacité d’exprimer une volonté valable en droit. Mais c’est aussi la possibilité pour la personne malade de bénéficier d’un soutien adapté lui permettant d’exercer sa liberté décisionnelle. Ces deux approches de l’autonomie, négative et positive, se trouvent dans le droit positif créant ainsi une tension du fait de leur opposition. Le but de cette étude est de proposer des solutions théoriques pour résoudre cette tension conceptuelle afin de favoriser un meilleur respect de l'autonomie des personnes malades d'Alzheimer et des maladies apparentées.