Thèse en cours

Sport en marge''. Les Olympiades alternatives durant l'entre-deux-guerres (Olympiades ouvrières, Spartakiades, Jeux féminins et Maccabiades)

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Auteur / Autrice : Clément Dumas
Direction : Fabien Conord
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire des mondes modernes, histoire du monde contemporain, de l'art : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 15/10/2018
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Histoire - Espaces et Cultures

Mots clés

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Résumé

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Durant l'entre-deux-guerres trois mouvements sportifs sont porteurs d'Olympiades alternatives : les mouvements ouvrier, féminin et juif. En atteste cette lassitude exprimée dans le journal Paris-soir en décembre 1925 à l'occasion de l'annonce de l'organisation de jeux féminins à Göteborg : « J'ai lu quelque part, ces derniers jours, que les Jeux Olympiques féminins seraient organisés à Stockholm… à moins que ce ne soit ailleurs… Et vlan ! encore des Jeux Olympiques ! Depuis la guerre, c'est une incroyable débauche de Jeux Olympiques.» En effet, l'entre-deux-guerres est marqué par l'organisation d'événements sportifs alternatifs aux Jeux Olympiques modernes, rétablis depuis 1896 avec l'organisation des Jeux d'Athènes, sous l'impulsion de Pierre de Coubertin. Ce sont avant tout des jeux masculins, la présence féminine étant exclue ou limitée à un nombre très restreint d'épreuves. Pierre de Coubertin rappelle lui-même, dans un discours au CIO à Lausanne en 1934, que « les Olympiades ont été rétablies pour la glorification rare et solennelle de l'adulte mâle individuel ». Pourtant, il existe dès les années 1910 un mouvement sportif féminin qui se structure pendant la Grande Guerre, défendant l'accès à tous les sports et le droit à la compétition pour les femmes. Alice Milliat, grande figure dirigeante du sport féminin en France, militait dans les années 1920 pour un élargissement des Jeux Olympiques aux femmes. Face au refus du CIO, elle crée donc en 1921 une Fédération Sportive Féminine Internationale, ayant pour charge d'organiser des Jeux Olympiques Féminins et donc de partir à « la conquête d'une citadelle masculine », pour reprendre le titre de l'ouvrage dirigé par Thierry Terret . L'organisation d'événements sportifs ouvriers et en particulier d'Olympiades ouvrières traduit, deuxièmement, une rupture avec la conception « bourgeoise » du sport au sein du CIO. Un mouvement sportif ouvrier émerge en opposition aux organisations bourgeoises ou confessionnelles déjà en place tout en donnant du sens à cette pratique alternative du sport : le sport peut forger le corps des prolétaires, peut permettre de politiser les masses et de les défaire de l'influence du patron et de l'Église . Durant l'entre-deux-guerres, le mouvement sportif ouvrier européen se fissure entre communistes et socialistes. D'une part, l'Internationale Rouge Sportive (IRS), fondée en 1921, est le prolongement sportif de l'Internationale Communiste et organise ses propres olympiades ouvrières : les Spartakiades. D'autre part l'Internationale sportive de Lucerne, fondée en 1920, de tendance réformiste et social-démocrate, organise plusieurs olympiades. Enfin, un mouvement sportif juif se fédère dès la fin du XIXe siècle, naissant d'une part sous l'effet des persécutions et humiliations dont sont victimes les juifs, interdits d'intégrer certains clubs, et d'autre part de la naissance du mouvement sioniste. Les premières Maccabiades sont organisées elles aussi en opposition aux Jeux Olympiques modernes, puisque c'est suite à un refus du CIO de reconnaître l'Union mondiale du Maccabi que sont créés des Jeux Oylmpiques juifs, rassemblant des sportifs juifs du monde entier.