Thèse soutenue

Est-il possible de déterminer les besoins en acides gras essentiels et leurs apports chez la vache laitière par une approche de modélisation quantitative ?

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Auteur / Autrice : Pauline Denis
Direction : Philippe SchmidelyAnne Ferlay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique, Physiologie, Pathologies, Nutrition, Microbiologie, Santé, Innovation
Date : Soutenance le 11/05/2023
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne (2021-...)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences de la Vie, Santé, Agronomie, Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut National de la Recherche Agronomique (France). Unité Mixte de Recherche sur les Herbivores (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme)
Jury : Président / Présidente : Laurent Morel
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Schmidely, Asma Zened, Kirsty Kliem
Rapporteurs / Rapporteuses : Yvan Chouinard, Jocelyne Flament

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les acides linoléique et α-linolénique sont des acides gras essentiels (AGE) présents en quantités variables dans les aliments des ruminants. Ces deux AGE sont convertis dans l'organisme en acides gras polyinsaturés à longue chaîne, et les AGE et leurs dérivés sont impliqués dans d'importants processus métaboliques et physiologiques. Les besoins en AGE ont été quantifiés pour les animaux de rente monogastriques (porcs et veaux non sevrés), alors qu'ils n'ont pas été déterminés chez les ruminants. L'absence de signes visuels de carence chez les ruminants alimentés avec des régimes classiques est interprétée comme une conservation efficace des AGE par les ruminants. Cependant, les vaches hautes productrices ont un besoin élevé en nutriments et pourraient être carencées en AGE, comme le suggèrent les études qui supplémentent des vaches en acides gras polyinsaturés oméga-3 et oméga-6 durant la phase péri-partum et observent une amélioration des fonctions immunitaire et reproductive. La complexité du métabolisme lipidique ruminal et la quasi-absence de régimes pauvres en AGE dans la littérature sont des obstacles à la détermination des besoins en AGE chez les ruminants. L'objectif global de ce travail était de déterminer les besoins en AGE chez les vaches laitières à partir de leurs dépenses pour les fonctions d'entretien et de sécrétion d'AGE dans le lait, et d'améliorer les prédictions existantes de l'apport intestinal en AGE en tenant compte de la composition en AGE des microbes. Une première base de données internationales au niveau du lot constituée d'essais alimentaires in vivo chez les vaches laitières a été utilisée pour déterminer les besoins en AGE aux niveaux ingéré, duodénal et absorbé à partir de caractéristiques animales utilisées comme proxies des dépenses d'entretien et de la sécrétion d'AGE dans le lait, grâce à une approche inter-expériences qui reflète des régulations homéorhétiques. Ces besoins en AGE ont ensuite été déterminés au niveau individuel à partir d'une seconde base de données émanant d'une collaboration internationale, grâce à l'identification de paramètres alimentaires et animaux qui améliorent au niveau individuel les estimations initiales des besoins obtenues au niveau du lot, et ceci dans une perspective d'élevage de précision. Enfin, afin d'associer les apports intestinaux d'AGE aux besoins en AGE dans l'organisme, il est nécessaire de déterminer avec précision les composantes alimentaire et microbienne des flux en AGE au niveau intestinal. Une troisième base de données composée de données in vivo de composition chimique des micro-organismes et de leur profil en acides gras chez les ruminants a donc été utilisée pour relier les teneurs en AGE des micro-organismes aux apports alimentaires en AGE. Les résultats de ce travail fournissent une première quantification des besoins en AGE chez les vaches laitières au niveau d'un lot et au niveau individuel en fonction de leurs dépenses pour les fonctions d'entretien et de sécrétion d'AGE dans le lait. Ces travaux fournissent également une première relation entre la teneur microbienne en AGE et la teneur en AGE du régime. Les progrès récents dans la compréhension de l'utilisation digestive et métabolique des AGE par les ruminants, ainsi que les nombreuses données de profils en AGE des aliments, pourraient nous permettre d'améliorer la prédiction des apports intestinaux en AGE. Des essais alimentaires in vivo avec différents niveaux d'apports en AGE et l'étude des réponses (lait, immunité, croissance) des ruminants pourraient constituer une approche complémentaire. De plus, davantage de données sur la composition en AGE des micro-organismes du rumen permettraient d'affiner les relations entre les AGE des régimes et les flux d'AGE intestinaux.