Développement de « phyto-postbiotiques » innovants à visée santé et nutri-cosmétique ayant pour cible le surpoids/obésité et l'inflammation
| Auteur / Autrice : | Arthur Chervet |
| Direction : | Florence Chezet, Jean-Yves Berthon |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Biologie santé |
| Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 27/05/2025 |
| Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
| Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences de la Vie, Santé, Agronomie, Environnement |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : UNH - Unité de Nutrition Humaine |
| Jury : | Président / Présidente : Pierre Chalard |
| Examinateurs / Examinatrices : Laetitia Delort, Marie-Paule Gonthier, Hannani Dalil, Richard Leroux, Pascale Gueirard | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Paule Gonthier, Hannani Dalil |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les produits naturels, qu'il s'agisse des plantes, des algues ou des micro-organismes, constituent une source majeure de composés bioactifs d'intérêt dans la prévention ou le traitement de diverses pathologies. De par leurs propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, ceux-ci sont très étudiés dans le cadre de pathologies complexes telles que, par exemple, l'obésité. En effet, l'obésité, caractérisée par une expansion excessive du tissu adipeux, est associée à une inflammation chronique de bas grade, ce qui participe au développement et/ou à l'entretien de multiples pathologies, i.e métaboliques, cardiovasculaires, auto-immunes, cutanées et de certains cancers. Aussi, cibler à la fois le tissu adipeux et l'inflammation qui lui est associée peut constituer une stratégie privilégiée pour prévenir l'apparition, l'agressivité et la récidive de certaines maladies. Le premier volet de ce travail a consisté à développer des PHYTO-POSTBIOTIQUES (végétaux fermentés par une bactérie). Pour cela, la sélection de onze souches bactériennes ainsi que de deux prébiotiques à fermenter a permis de développer et de comparer l'activité d'une vingtaine d'extraits. Un screening, permettant de comparer leur capacité à réduire la production d'espèces oxygénées réactives (ERO) leucocytaires, a permis de sélectionner deux extraits avec des effets antioxydants prometteurs : 1/ un extrait issu de la fermentation de la chicorée par Akkermansia muciniphila (C-Akm, liste Novel Food de l'EFSA) et, 2/ un extrait issu de la fermentation de la chicorée par Bacteroides fragilis (C-B.fragilis, sur aucune liste) et son surnageant (PPS). Ces extraits ont été évalués sur leur capacité à cibler des biomarqueurs inflammatoires et de situation de surcharge pondérale en utilisant différents modèles cellulaires. Ainsi, C-Akm diminue la production de cytokines pro-inflammatoires (IFNγ et IL-17A), module à la baisse la polarisation en macrophages pro-inflammatoires M1 et augmente la sécrétion d'adiponectine. L'extrait PPS, quant à lui, diminue la polarisation des macrophages M1 et réduit l'accumulation lipidique au niveau adipocytaire, ce qui suggère un effet bénéfique potentiel de cet extrait dans la prévention du surpoids/obésité. Au vu des liens forts existants entre obésité et psoriasis, le second volet de cette thèse a consisté à explorer l'impact de l'extrait de C-B.fragilis et de son PPS sur le psoriasis, notamment en situation de surcharge pondérale. En utilisant des kératinocytes psoriasiques humains (issus de biopsies), nous avons montré que l'extrait PPS est celui qui semble le plus actif sur l'inflammation cutanée en diminuant la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires (IL-6 et IL-1β) et de médiateurs de l'inflammation (S100A7), mais aussi en augmentant l'expression de la filaggrine impliquée dans la fonction de barrière et sous-régulée en situation de psoriasis. Par ailleurs, nous avons évalué un extrait de plante, i.e. Ampelopsis grossedentata (sélectionnée dans le Labcom comme anti-inflammatoire, liste IECIC), pour potentiellement l'utiliser en synergie avec le PPS en prévention/thérapie du psoriasis. Ampelopsis grossedentata présente des effets antioxydants et anti-inflammatoires intéressants en freinant la production d'ERO, en diminuant la polarisation des macrophages M1, en réduisant la production de cytokines pro-inflammatoires (IFNγ, IL-12, IL-2 et IL-17A) et en mettant en jeu la voie NF-κB et celle de l'inflammasome. Cependant, au cours de nos expériences préliminaires, aucun effet synergique n'a été montré entre l'extrait PPS et l'extrait d'Ampelopsis grossedentata. Bien que des études complémentaires soient nécessaires pour confirmer leur efficacité en clinique ainsi que leur sécurité à long terme, ces résultats sont prometteurs et ouvrent la voie à une stratégie préventive/complémentaire aux traitements classiques dans une prise en charge de l'obésité, de l'inflammation et d'une pathologie inflammatoire cutanée telle que le psoriasis.