Les métabolismes extracellulaires oxydatifs (EXOMET) : de la chimie prébiotique aux émissions de CO2 par les sols contemporains
Auteur / Autrice : | Clementin Bouquet |
Direction : | Anne catherine Lehours |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Microbiologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2021 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences de la Vie, Santé, Agronomie, Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Microorganismes : Génome et environnement |
Mots clés
Résumé
Et si la respiration, l'une des caractéristiques fondamentales de la vie, n'était pas propre à la vie elle-même ? Et si un sol privé de toutes formes cellulaires observables était capable de reproduire, ou du moins de mimer, ce prodige chimique ? Étant donné la complexité de l'appareil respiratoire, on pense souvent qu'il s'agit strictement d'un processus intracellulaire, car la cellule est considérée comme étant l'unité structurelle minimale capable d'organiser et de réaliser ces cascades de réactions chimiques. Cependant, ce paradigme est remis en question par des observations récurrentes d'émissions substantielles et persistantes de CO2 dans des microcosmes de sol où les traitements de stérilisation (par exemple, les irradiations γ) ont réduit les activités microbiennes à un niveau indétectable. Le concept émergent d'EXOMET (Métabolismes Oxydatifs Extracellulaires) explore l'hypothèse de l'existence de métabolismes oxydatifs complexes et non cellulaires permettant la dégradation complète de la matière organique et la libération associée de CO2 dans les sols stérilisés. Nous mettons en avant ici un nouvel acteur majeur, identifiable par sa signature isotopique, dont l'importance pourrait être cruciale dans la caractérisation des flux globaux de CO2 (de 16 à 48 % de la libération globale selon nos premières estimations), offrant également de nouvelles perspectives sur les réactions chimiques qui auraient pu présider à l'émergence de la vie sur Terre. Notre concept est désormais soutenu par un ensemble cohérent d'expérimentations, incluant le suivi isotopique des émissions de CO2 sur plusieurs années, les transferts électroniques, ainsi que l'identification et le suivi en résonance magnétique nucléaire et spectrométrie de masse de la dynamique des molécules produites après l'ajout de citrate ou de glucose dans le système, le tout basé sur des sols sans aucune forme cellulaire n'est détectable.