Développement de radiotraceurs spécifiques des isocitrates déshydrogénases mutées (mIDH1) pour l'imagerie TEP/TEMP des tumeurs solides
Auteur / Autrice : | Lucie Arnaud |
Direction : | Aurelie Maisonial besset, Valerie Weber |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Chimie organique et bio-organique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2021 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Fondamentales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Imagerie Moléculaire et Stratégies Théranostiques |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les isocitrate déshydrogénases (IDH) sont des enzymes impliquées dans le cycle de Krebs. Les deux isoenzymes IDH1 (cytosol) et IDH2 (mitochondrie) diffèrent par leur localisation, mais catalysent toutes deux la conversion de l'isocitrate en α-cétoglutarate (α-KG). Lorsque ces enzymes sont mutées, elles acquièrent une activité néomorphique qui convertit l'α-KG en un important oncométabolite, le D-2-hydroxyglutarate (D2HG), qui agit comme un inhibiteur compétitif de diverses dioxygénases α-KG-dépendantes. Cela favorise la perturbation de l'équilibre redox, l'altération de la structure et de la fonction de la matrice extracellulaire, l'angiogenèse et surtout des dérégulations épigénétiques par l'hyperméthylation des histones et de l'ADN, contribuant ainsi à la progression tumorale. Cette mutation est présente dans un large spectres de cancers, notamment le gliome, le chondrosarcome, la leucémie myéloblastique aiguë, le chondrosarcome ou le cholangiocarcinome intra-hépatique. Comme les IDH sont les gènes métaboliques les plus fréquemment mutés dans les cancers humains, les sociétés pharmaceutiques ont investi massivement dans le développement d'inhibiteurs. À ce jour, 4 molécules - l'ivosidenib, l'enasidenib, l'olutasidenib, le vorasidenib - ont été approuvées pour une utilisation clinique. La FDA souligne également l'importance de développer des diagnostics compagnons qui pourraient devenir un marqueur prédictif de la réponse aux nouvelles thérapies anti-mIDH et pourraient être d'une aide précieuse pour sélectionner les patients qui pourraient bénéficier de ces alternatives thérapeutiques. Dans ce contexte, ce projet vise le développement d'un radiotraceur spécifique des mIDH utilisable en imagerie TEP (Tomographie par émission de positons) ou TEMP (Tomographie par émission monophotonique) des tumeurs solides. L'olutasidenib, un inhibiteur de mIDH1, a été choisi comme structure de base pour le développement de ce radiotraceur en raison de son excellente capacité d'inhibition et sélectivité pour mIDH1 ainsi que sa capacité à traverser la barrière hémato-encéphalique. Des analogues iodés et fluorés de l'olutasidenib seront donc été synthétisés et les composés les plus prometteurs seront radiomarqués avec du fluor-18 ou de l'iode-125 et le radioligand sera évalué in vitro. Enfin, le radiotraceur sera évalué in vivo chez des souris saines avant de passer à des modèles de gliome et de chondrosarcome pour la preuve de concept. Ce travail est réalisé en collaboration avec le laboratoire de neuroradiopharmacie de l'HZDR.