Développement de radiotraceurs spécifiques des isocitrates déshydrogénases mutées (mIDH1) pour l'imagerie TEP/TEMP des tumeurs solides
Auteur / Autrice : | Lucie Arnaud |
Direction : | Aurelie Maisonial besset, Valerie Weber |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Chimie organique et bio-organique |
Date : | Soutenance en 2025 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Fondamentales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Imagerie Moléculaire et Stratégies Théranostiques |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Chalard |
Examinateurs / Examinatrices : Erika Bourguet, Bertrand KüHNAST, Franck Suzenet, Aurélie Maisonial-besset, Valérie Weber | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Erika Bourguet, Bertrand KüHNAST |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les isocitrate déshydrogénases (IDH) sont des enzymes métaboliques fréquemment mutées dans divers cancers humains, notamment les gliomes, les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) et les chondrosarcomes (CHS). Les IDH mutées (mIDH) confèrent une activité néomorphique, convertissant l'α-cétoglutarate en un oncométabolite, le D-2-hydroxyglutarate, impliqué dans la tumorigenèse. Ainsi, le ciblage des mIDH est apparu comme une stratégie thérapeutique prometteuse, conduisant à l'approbation de quatre inhibiteurs de mIDH par la FDA, dont l'olutasidenib. La FDA souligne également l'importance de développer des marqueurs prédictifs de la réponse aux nouvelles thérapies anti-mIDH, qui pourraient être d'une aide précieuse pour sélectionner les patients susceptibles de bénéficier de ces alternatives thérapeutiques. Ce travail vise ainsi à développer des analogues radioiodés ou radiofluorés de l'olutasidenib comme outils d'imagerie non invasive de mIDH1 par tomographie par émission monophotonique (TEMP) ou par tomographie par émission de positons (TEP). L'olutasidenib a été sélectionné en raison de son excellente capacité d'inhibition pour mIDH1, sa forte sélectivité comparativement à mIDH2 et aux enzymes IDH sauvages mais aussi en raison de sa capacité à franchir la barrière hémato-encéphalique. Dix analogues non radiomarqués, mono- ou di-substitués en positions 5, 6 ou 7 de la quinolone, ont été synthétisés et évalués pour leur capacité inhibitrice et leur sélectivité, en comparaison avec l'olutasidenib. Deux molécules, l'une iodée et l'autre fluorée en position 6, ont été retenues pour la preuve de concept, et les radiotraceurs correspondants ont été obtenus par radioiododémétallation et radiofluoration médiée par le cuivre en utilisant un précurseur organostannane commun. Après avoir vérifié la stabilité des radiotraceurs à température ambiante dans différents tampons et à 37 °C dans du sérum de souris, ces radiotraceurs sont actuellement en cours d'évaluation biologique afin de déterminer leur potentiel pour la visualisation de mIDH1 par scintigraphie pour les tumeurs solides telles que les gliomes et les CHS. Les premiers résultats in vitro avec le radiotraceur iodé ont révélé que seule la lignée HCT116-R132H présentait une captation cellulaire significativement plus élevée par rapport aux autres lignées à 37 °C. Par ailleurs, lors des études préliminaires de biodistribution ex vivo et d'imagerie TEMP/TEP chez des souris saines, les deux radiotraceurs ont montré une bonne stabilité in vivo, notamment vis-à-vis de la déshalogénation, et ont été rapidement éliminés, sans accumulation notable de la radioactivité dans des organes non cibles.