Thèse en cours

Un Privilège migratoire européen ? Citoyenneté, ethnicité, et représentations des nouveaux migrants italiens en France

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Auteur / Autrice : Martina Vignoli
Direction : Thomas Pfirsch
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Géographie physique, humaine, économique et régionale
Date : Inscription en doctorat le 01/11/2021
Etablissement(s) : Valenciennes, Université Polytechnique Hauts-de-France
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale polytechnique Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2021-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche sociétés et humanités (Valenciennes, Nord ; 2021-....)

Mots clés

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Résumé

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Dans un contexte d'inégalisation croissante des régimes de mobilité à l'échelle mondiale (Cresswell,2010), se développent des migrations dites « privilégiées », que ce soit par la « classe, la citoyenneté ou la race » (Kunz, 2016). L'Union Européenne fait figure de laboratoire de ces processus en opposant migrations intra-européennes (bénéficiant d'une liberté de circulation dans l'espace Schengen et socialement valorisées) et extra-européennes (de plus en plus contrôlées et présentées comme un problème par les institutions européennes et par les gouvernements des Etats membres). Cependant, ce dualisme fondé sur le critère de la citoyenneté se croise aujourd'hui avec d'autres distinctions liées à la classe, au genre ou à l'ethnicité, dont l'articulation a été très peu étudiée au sein des migrations intraeuropéennes. A travers l'exemple des nouvelles migrations italiennes en France et en Allemagne, cette thèse a pour objectif d'analyser ces variations du privilège migratoire européen et la manière dont ce dernier se construit au quotidien dans le monde du travail. L'Italie connaît en effet une nouvelle vague d'émigration depuis la crise de la fin des années 2000, qui est décrite comme une “fuite des cerveaux” concernant principalement des classes moyennes blanches et qualifiées. Celle-ci est posée en migration modèle, dans la lignée des anciennes vagues migratoires italiennes fortement assimilées dans les pays d'accueil européens. En réalité, ces migrations comportent toujours une composante peu qualifiée et peuvent aussi concerner des Italien.ne.s racisées, de première ou deuxième génération, qui émigrent en Europe. L'étude se concentrera donc sur le secteur de la restauration, encore fortement structuré sur des filières ethniques et où se croisent des profils très variés de migrant.e.s : jeunes diplômé.e.s, Italien.e.s racisé.e.s, migrant.e.s extra-européen.e.s… Une enquête qualitative menée par observation et entretiens à Paris et Berlin parmi les Italien.ne.s employé.e.s dans la restauration permettra d'analyser les effets des différences de genre, de classe et d'ethnicité au sein de ce même groupe national, à la fois en termes subjectifs de représentations et de sentiments d'appartenance et en termes objectifs de parcours socioprofessionnels, résidentiels et familiaux. La France, État membre de l'espace Schengen, et l'une des destinations traditionnelles de l'immigration italienne compte aujourd'hui parmi les principaux pays d'accueil de la nouvelle vague migratoire qui traverse la péninsule. Cette thèse s'inscrit à la fois dans le champ de la sociologie des migrations et des relations interethniques, dans celui du droit et des politiques migratoires européens, et dans le champ de la géographie, puisque une attention particulière sera portée aux parcours résidentiels et spatiaux des enquêté.e.s et à leurs sentiments l'appartenance territoriale.