Pouvoirs, acteurs et conflits en mer de Chine méridionale, au coeur d'un affrontement plus large.
Auteur / Autrice : | Augustin Naux |
Direction : | Ludovic Laloux |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations : histoire des mondes modernes, histoire du monde contemporain, de l'art |
Date : | Inscription en doctorat le 23/10/2020 |
Etablissement(s) : | Valenciennes, Université Polytechnique Hauts-de-France |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale polytechnique Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2021-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche sociétés et humanités (Valenciennes, Nord ; 2021-....) |
Mots clés
Résumé
L'objectif de cette étude est d'envisager les conflits en mer de Chine méridionale en tant que partie d'un tout, et non plus comme une zone de conflits à part entière. Depuis les guerres de l'opium que la Chine a vécues comme une profonde humiliation, elle n'a eu de cesse de devenir une grande puissance. Cette quête est passée par l'indépendance vis-à-vis des États européens, par l'instauration du communisme et une période de fragilité économique. Aujourd'hui, la Chine de Xi entend bien s'affirmer et renverser l'hégémon américain, même si elle s'en défend vigoureusement. L'attitude chinoise en mer de Chine méridionale, tant diplomatique que militaire, n'est pas un hasard ni un cas isolé : elle est le reflet d'une stratégie de puissance bien établie, mûrement réfléchie et pensée comme un jeu d'échec et d'usure. La toile tissée par l'empire communiste s'étend jusqu'en Afrique par le biais des Nouvelles routes de la soie et du Collier de perles. La Chine se sert des conflits en mer de Chine méridionale pour jauger la puissance américaine et son étranger proche. Par là même, cela lui donne un indicateur fiable sur son propre pouvoir militaire et les limites de sa puissance économique et diplomatique. La question est donc de savoir si les conflits en mer de Chine méridionale sont le reflet, dans une zone très réduite, d'une stratégie de puissance mondiale. Si c'est le cas, comment la définir et quelles menaces implique-t-elle ? S'agit-il de l'amorce du nouvel affrontement stratégique majeur entre grandes puissances ? La mer de Chine méridionale est très convoitée pour ses atouts économiques et géopolitiques : elle est pleine de ressources pétrolières, gazières, halieutiques et constitue un point de passage obligé au centre d'une des plus importantes routes maritimes stratégiques mondiale. Les conflits en résultant entre les États riverains (auxquels s'ajoutent les États-Unis) se prolongent vers l'océan Indien jusqu'en Afrique. La Chine est accusée par les occidentaux de vouloir maîtriser la façade maritime pacifique et indienne avec la stratégie du Collier de perles, via le rachat de ports jusqu'à Djibouti et aux Maldives, auxquels il faut ajouter les Nouvelles routes de la soie qui achèvent d'encercler l'Inde grâce à un dispositif d'envergure permettant de relier l'Europe de l'Ouest par voie ferrée. L'objectif affiché par Xi Jinping est de « restaurer la gloire passée de la Chine et de l'État, rappeler le désir séculaire d'une Chine moderne, riche et puissante, qu'ont eu tous les empereurs, enfin rendre les Chinois fiers et heureux », rien de moins. Pour contrer les ambitions chinoises, la doctrine du pivot a été initiée par Barack Obama pour redéployer les forces navales américaines vers l'Asie Pacifique. Cette stratégie a parfois semblé être remise en question par Donald Trump dont la politique étrangère asiatique n'a pas toujours été des plus cohérentes. Au sein de cet affrontement entre les deux géants, l'ASEAN et les États d'Asie Pacifique et de l'océan Indien entreprennent de se réarmer sur un volet maritime pour contrer le géant chinois de plus en plus menaçant. En attendant un éventuel règlement des conflits (pacifique ou non), la mer de Chine méridionale ressemble de plus en plus à un lac chinois.