Elsa Triolet et les arts : position culturelle d'une intellectuelle et poétique intermédiale
Auteur / Autrice : | Nicolas Thierry |
Direction : | Dominique Vaugeois |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langues et litteratures francaises |
Date : | Inscription en doctorat le 22/09/2022 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'études des langues et littératures anciennes et modernes (Rennes) |
Résumé
Cette thèse entend s'attacher aux rapports que l'écrivaine Elsa Triolet entretient avec les arts (aussi bien les arts plastiques que sa propre pratique créatrice), et ce selon trois axes : le premier concerne la critique d'art journalistique à laquelle l'autrice s'est adonnée tout en long de sa vie (en particulier dans Les Lettres françaises, journal dans lequel elle a tenu une chronique théâtrale, mais pour lequel elle a également produit de nombreuses critiques portant sur des media différents). Ce volet de la thèse permettra de mesurer concrètement la place qu'Elsa Triolet occupe dans le paysage intellectuel français des années 1950, en particulier vis-à-vis de ses homologues non communistes (à commencer par Sartre et Beauvoir) ; le deuxième concerne les nombreux romans de l'artiste (ou Künstlerroman) que l'autrice a écrits. En mettant en scène des personnages de créateurs au sein de ses textes de fiction, Elsa Triolet offre une réflexion particulièrement sensible sur le rôle qu'elle attribue à l'artiste de gauche, dans une expression probablement plus libre sur un plan politique que lorsqu'elle écrit dans les journaux proches du PC, mais elle offre aussi un regard réflexif sur sa propre pratique d'écrivaine « engagée » ; le dernier entend enfin s'attacher aux livres intermédiaux qu'Elsa Triolet développe massivement à la fin de sa carrière de romancière (à commencer par la monumentale édition des Œuvres romanesques croisées d'Elsa Triolet et Aragon qui offre une illustration systématique de la réédition des textes en prose du couple, en allant jusqu'au roman dit « imagé » Écoutez-voir). Déplorant la pauvreté du langage verbal, l'autrice ne cesse d'innover dans sa pratique de créatrice et annonce ainsi les expérimentations post-modernistes des écrivains qui lui succéderont.