Thèse en cours

Sorcellerie évocatoire et création verbale : Baudelaire, Rimbaud, Michaux

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Auteur / Autrice : Alexandra Sorano
Direction : Vincent Vivès
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Lettres et langues
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2022
Etablissement(s) : Valenciennes, Université Polytechnique Hauts-de-France
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale polytechnique Hauts-de-France (Valenciennes, Nord ; 2021-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche sociétés et humanités (Valenciennes, Nord ; 2021-....)

Mots clés

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Résumé

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Le projet de la thèse s'inscrit dans l'étude croisée et diachronique de l'ivresse (extase mystique, alcool, drogues...) dans la poésie depuis l'oeuvre majeure des Fleurs du Mal, déplaçant la question fondamentale de l'inspiration vers une conscience dualiste de la création poétique. L'étude envisagera la généalogie d'une conception et de pratiques de la poésie écartelées : inspiration, délire et paradis artificiels nourrissent des écritures qui elles-mêmes, comme le phramakos platonicien, peuvent tout à la fois se signaler comme remède ou comme poison. Ecriture banche et écriture noire : voilà le coeur de la réflexion. La poésie de Baudelaire résulte de la volonté de créer un langage nouveau qui donnerait accès à la profonde unité du monde. La magie est, au regard de Baudelaire, essentiellement verbale ; elle postule le sens du sacré et la croyance en l'unité cosmique, elle est une sorcellerie évocatoire. Baudelaire est certainement, avant Rimbaud, le premier poète à concevoir la poésie comme une opération magique, une alchimie du verbe. Selon Rimbaud, la mission du poète est de trouver une langue et de définir la quantité d'inconnu s'éveillant en son temps et dans l'âme universelle. Michaux souhaite lui aussi créer une langue. Elle donnerait forme à l'imperceptible et serait transversale à tous les moyens d'expression. Elle rendrait également compte de l'inconnu qui se cache en soi. Son oeuvre, tout comme celles des deux auteurs du XIXe siècle, se trouve loin d'une utopie de la duplication. C'est par l'imagination, qu'est créée la langue baudelairienne. Quant à Rimbaud, il annonce que le poète doit se faire voyant par le dérèglement de tous les sens. Michaux, lui, mène un voyage intérieur – pour ce faire, il recourt parfois à certaines drogues. La thèse cherchera à mettre en valeur les ressemblances et les différences entre les diverses méthodes évoquées et utilisées par les poètes pour concevoir une langue. Par ailleurs, les auteurs se servent du même matériel verbal pour créer une langue : le poiein, le moulage du verbe, créateur de poésie. La thèse interrogera les phénomènes d'actualisation de l'imagination baudelairienne dans les poésies de Rimbaud et de Michaux, et proposera de rendre clair ce qui relève de la filiation, de la transformation, ou bien de l'originalité. Seront aussi évaluées et comparées la sorcellerie évocatoire, l'alchimie du verbe et la création verbale michaldienne, dans une perspective stylistique et linguistique.