Thèse en cours

Les contrats d'affrérichement Limousin (XVIIe-XVIIIe siècles) : une approche d'anthropologie historique du droit

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Auteur / Autrice : Romain Villeneuve
Direction : Xavier PerrotPascal Texier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit mention Histoire du droit et des institutions
Date : Inscription en doctorat le 20/07/2016
Etablissement(s) : Limoges
Ecole(s) doctorale(s) : Gouvernance des Institutions et des Organisations
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Observatoire des Mutations Institutionnelles et Juridiques

Mots clés

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Résumé

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La communautés villageoise ont suscité une abondante bibliographie notamment pour les communautés taisibles connues sous des appellations variées : frérèches, comparsonnerie, parsonnerie ... Ce sont surtout les historiens du monde rural et de la reconstruction postérieure à la guerre de cent ans, comme Jean Tricard pour le Limousin, qui ont montré l'intérêt de ce type d'organisation. Ils ont montré comment cette mise en commun des biens permettait d'exploiter des territoires trop petits ou à productivité trop faible pour supporter une division. Les folkloristes et les sociologues se sont attachés à l'organisation et à la distribution des pouvoirs au sein de ces communautés particulièrement nombreuses dans la France centrale et dont l'usage a perduré jusqu'au début du XXème siècle. Les juristes sont peu nombreux à s'être intéressés à ces frérèches, constituées en communautés taisibles, c'est-à-dire ne laissant presque aucune trace documentaire sur lesquels appuyer l'analyse. C'est ce qui rend d'autant plus remarquable l'existence des contrats ''d'affrérichements'' dans les archives notariales limousines de la fin du XVIIème et du XVIIIème siècle. Un premier dépouillement succinct a permis de mettre en évidence, d'une part, des séries documentaires cohérentes pour certaines régions, comme la montagne limousine et d'autre part, que la pratique va au-delà du monde rural, stricto sensu puisqu'elle est également présente dans le monde de l'artisanat. Ces observations complètent la vision traditionnelle des solidarités familiales en Limousin, en contribuant à mettre en lumière des mécanismes de solidarité antérieurs au XIXème siècle et hors des grands centres urbains. Grâce à ces sources, jusqu'ici peu étudiée, il devrait être possible de comprendre les raisons qui, outre la pauvreté des sols, ont conduit à mettre en œuvre des mécanismes de solidarité dans la gestion des biens. Parmi celles-ci, il semble que les préoccupations successorales jouent un rôle des plus important. La règle romaine, ''nul n'est censé resté dans l'indivision'' rend particulièrement fragile l'existence des communautés taisibles dans les zones de droit écrit. A cet égard, le partage du territoire du Limousin entre droit écrit et droit coutumier pourra permettre d'utiles comparaisons.