Etude des interactions motoneurones (axone)-cellules de Schwann sur des co-cultures de cellules humaines iPS issues de personnes porteuses de neuropathie génétique ou de personnes normales. Apports pour la compréhension des mécanismes physiopathologiques et pour les perspectives thérapeutiques.
Auteur / Autrice : | Camille Scherrer |
Direction : | Frédéric Favreau, Pierre-antoine Faye |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie Chimie Santé mention Neurosciences |
Date : | Inscription en doctorat le 16/09/2022 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | Biologie, Chimie, Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : NEURopathies et Innovations Thérapeutiques |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
L'amélioration de la santé humaine est un enjeu sociétal extrêmement important. Les maladies touchant l'Homme peuvent être innées (maladies génétiques héréditaires) ou acquises (dues à des facteurs extérieurs). Les neuropathies périphériques constituent un problème de santé publique majeur car on estime en France une prévalence de 700 000 personnes, qui restent, en l'absence de traitement pharmacologique efficace, dans l'impasse thérapeutique. Décrite en 1886, la neuropathie périphérique d'origine héréditaire la plus fréquente est la maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) et a une prévalence dans la population de 1/2 500 soit environ 26 000 patients en France. Cette neuropathie périphérique est dite sensitivo-motrice, c'est-à-dire qu'elle va affecter aussi bien les capacités motrices d'un individu que ses capacités sensitives (Vallat et al, 2013). L'expressivité de cette maladie est très variable, allant de formes très sévères chez l'enfant, pouvant conduire à la mort, jusqu'à des formes peu sévères d'apparition tardive chez l'adulte (Lerat et al, 2017 et Lerat et al, 2019). Plus de 90 gènes ont été mis en évidence dans ces formes génétiques (Timmerman et al, 2014). Dans notre laboratoire, nous nous intéressons entre autres au gène GDAP1, dont les fonctions protéiques ne sont pas encore bien établies (Miressi et al, 2021). Il semblerait que cette protéine soit impliquée dans les interactions mitochondrie-réticulum endoplasmique, ou la mise en place du réseau mitochondrial voir dans la fusion/fission mitochondriales. Cependant, il faut noter que bien que ce gène soit présent dans toutes les cellules de l'organisme, les mutations de GDAP1 ne sont délétères que pour les motoneurones et/ou pour l'interaction Motoneurones / Cellules de Schwann / Cellules Musculaires. Malheureusement, ces nerfs sont impossibles à prélever dans leur totalité chez un individu, ce qui en complique l'étude, et les modèles animaux ou cellulaires disponibles ne représentent pas fidèlement la pathologie humaine. Afin de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques impliqués et de pouvoir tester des stratégies thérapeutiques, nous avons développé, au sein de notre laboratoire, la technologie innovante des cellules souches induites à la pluripotence (iPSC) (Faye et al, 2016 - 2020) afin d'obtenir des motoneurones issus à l'origine de fibroblastes de patient porteur d'une mutation délétère sur le gène GDAP1. Pour ce projet, nous nous focaliserons sur la création d'un modèle de tri-culture Motoneurones / Cellules de Schwann / Cellules Musculaires sur la base de notre expertise en culture cellulaire de Motoneurones ou de Cellules de Schwann ainsi que des modèles de CoCulture développés et maitrisés au laboratoire. La deuxième partie de ce projet sera d'étudier le rôle d'une mutation du gène GDAP1 au sein des motoneurones sur l'interaction avec les autres populations cellulaires d'intérêt grâce au modèle de coculture, et en particulier leur viabilité, transmission des signaux (neurotransmetteurs), structures lipidiques et en perspectives de tester l'efficacité de molécules thérapeutiques actuellement à l'étude au sein du laboratoire. Ce projet permettra de mieux appréhender les mécanismes physiopathologiques intercellulaires responsables de neuropathie périphérique induite par une mutation non-sens sur un gène exprimé au niveau des motoneurones pour pouvoir développer à terme des approches thérapeutiques novatrices.