De l'érème à l'écoumène, quels enjeux pour la Nature en Droit
Auteur / Autrice : | Xavier Loubert-davaine |
Direction : | Jessica Makowiak |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit mention Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 18/02/2022 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Gouvernance des Institutions et des Organisations (Limoges ; 2022-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Observatoire des Mutations Institutionnelles et Juridiques |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Prendre le prisme juridique pour réfléchir sur la place de la nature depuis l'espace totalement anthropisé et organisé (l'écoumène) jusqu'à celui qui est, ou qui apparaît, hors de maitrise (l'érème), c'est interroger les notions, apparemment antinomiques, de nature sauvage en droit. La question peut sembler se résumer ainsi : la science de l'ordonnancement peut-elle s'attaquer au symbole du chaos ? Se contenter de cette simplification n'est toutefois pas satisfaisant. En effet, cette restriction signifierait que le sauvage, comme le droit, sont deux concepts finis et arrêtés, qu'une simple comparaison permettrait de distinguer. Or ni le sauvage, ni le droit ne sont clairement définis. A l'un comme à l'autre s'applique cette analyse de Jean VIARD : "A force d'utilisation les mots se vident de sens, glissent, sans accrocher, sur notre langue ; mais à peine suspend-on le mouvement de l'habitude que le terme le plus banal se hérisse d'une quantité de sens, se creuse d'une infinité de doutes et dès lors, nous offre une foule de questions dont les échos se multiplient, brisant ce qui, un instant auparavant, paraissait définitivement classé dans le résolu" . L'approche juridique de la notion de nature sauvage nécessite donc avant tout un éclaircissement sémantique. Une fois qualifiée et classifiée, la nature sauvage entre en Droit, mais ne cesse pas pour autant de nous interroger, bien au contraire. D'hostile à cachée, d'inculte à inexplorée, elle représente un polymorphisme dont l'évolution n'est pas linéaire. Le droit trahi sans nul doute les sens et la place qui lui sont donnés par la société. Il n'en demeure pas moins que chacun d'entre eux est latent et peut ressurgir sous un prétexte ou un autre. Le droit et la nature sauvage ont-ils besoin l'un de l'autre ? C'est ce que nous avons pour ambition de démontrer en analysant en quoi le droit est nécessaire pour faire face à la nature sauvage avant de s'interroger sur les évolutions de la matière qu'a suscité le besoin de nature sauvage. Cette approche d'analyse des bases fondamentales du droit, entre appropriation, maitrise, protection et responsabilité, sous-tend de nombreuses thématiques concrètes dont l'actualité est forte. Sans pouvoir être exhaustif, nous citeront les espèces et espaces protégés, les continuités écologiques, les espèces invasives, les zoonoses ou encore la chasse. En résumé, la réalisation d'une thèse sur la nature sauvage en droit permet de participer à une meilleure compréhension des liens qui existent entre science, culture et droit afin d'esquisser des pistes de solutions pour une meilleure efficience des normes juridiques sur ce sujet.