La communication des spiritualités fondamentalistes : la rhétorique des fondamentalismes religieux au Burkina Faso
Auteur / Autrice : | Raoul Konseimbo |
Direction : | Nicolas Couegnas, Sylvie Lorenzo |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du langage mention Sémiotique |
Date : | Inscription en doctorat le 20/10/2022 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures, Sciences de l’Homme et de la Société (Limoges ; 2022-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches sémiotiques |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le fondamentalisme est un phénomène social inquiétant, notre étude se pose donc la question suivante : Quelles sont les stratégies de communication du discours fondamentaliste au Burkina Faso ? C'est-à-dire comment les fondamentalistes organisent leur communication à la fois interne, visant le maintien et l'évolution de leur hiérarchie de pouvoir, et externe, visant la persuasion ? Sur quoi fondent-ils leur force persuasive ? Ces questions fondamentales entrainent bien d'autres questions. Qu'est-ce que le fondamentalisme dans le contexte du Burkina Faso. Cette question n'est pas superfétatoire puisque le Burkina Faso est une sémiosphère particulière où le discours fondamentaliste prend des forces et des résonnances particulières. Qu'est- ce qui distingue un message fondamentaliste et un message religieux ordinaire ? Quels moyens de communication et quels arguments utilisent-ils pour persuader. Quel imaginaire le discours convoque-t-il pour situer la frontière entre le bien et le mal, le « nous » et le « eux », le « nous » représentant les alliés, les fidèles, les saints et le « eux » étant les ennemis, les infidèles, les damnés ? Dans l'imaginaire de la plupart des publics occidentaux ou occidentalisés, les fondamentalistes sont vus comme foncièrement incapables de communication, soit parce qu'ils seraient enfermés dans un autisme spirituel total, soit parce qu'ils renonceraient à toute forme de communication par le choix de la violence, à juste titre considéré comme négation de toute logique de communicationnelle. Mais que nenni ! Le phénomène du fondamentalisme a un destinateur qui a un but à atteindre. Pour atteindre ce but, il use de stratégie de manipulation qui est le discours et à partir du discours il incite à l'action. Le discours tient compte d'un contexte donnée ce contexte peut être socio-économique comme c'est le cas au Burkina Faso où les populations analphabètes et crédules sont des cibles privilégiées de ces discours. Un autre fait important est le ciment social. Le mode de relation de l'individu au groupe n'est pas toujours personnel dans ces sociétés. Les traditions, les métiers, les valeurs, les idéologies se transmettent de père en fils et on n'est engagé en famille. Convaincre donc un père c'est convaincre un fils et convaincre un chef de tribu c'est convaincre toute la tribu. Nous attendons de notre analyse de pouvoir dégager la structure type du fondamentalisme dans les pays sous-développés, en dégageant les types de relation avec la transcendance qui sont comme des « pierres d'attente » pour l'ancrage du fondamentalisme. On pourra déduire des stratégies de communication pour limiter la diffusion des idées fondamentalistes, liées notamment au rayonnement du terrorisme national. Nous inscrivons notre recherche dans l'axe anthroposémiotique du centre de Recherche. La théorie des niveaux de pratiques sociales de Rastier, celle des niveaux de pertinences de Fontanille et des interactions de Landowski, sont autant d'outils qui nous serons utiles pour l'analyse.