Thèse en cours

Les interrelations humain-étangs dans les PNR de Millevaches et du Périgord-Limousin : de la gestion à l'habiter

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Auteur / Autrice : Adèle Baer
Direction : James Linton
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Géographie physique, humaine, économique et régionale mention Géographie environnementale
Date : Inscription en doctorat le 23/09/2019
Etablissement(s) : Limoges
Ecole(s) doctorale(s) : Littératures, Sciences de l'Homme et de la Société
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de géographie physique et environnementale

Mots clés

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Résumé

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Le travail doctoral intégrant le cadre théorique proposé par Tim Ingold pour l'analyse des interrelations Humains – Environnement est proposé pour l'analyse de la gestion des plans d'eau au sein des PNR de Millevaches et du Périgord-Limousin. Mobilisant les travaux de la psychologie environnementale de James Gibson et de la phénoménologie de Maurice Merleau-Ponty, Tim Ingold distingue deux manières d'envisager les interrelations entre les humains et leur environnement : il est possible d'appréhender l'environnement selon une «perspective de construction» qui se traduit par une objectivation des lieux à travers l'acquisition de connaissances fondées sur une distanciation corporelle et émotionnelle ; cette approche se distingue de la «perspective d'habitation» qui implique la prise en compte et la construction des liens à l'environnement à travers des pratiques corporelles d'habitation fondées sur l'engagement perceptif des individus. L'opposition de ces différentes perspectives fonde généralement les divergences de point de vue et d'actions autour d'enjeux environnementaux et se traduit par différents choix en matière de gestion environnementale. Leur prise en compte peut, à l'inverse, conduire à une meilleure compréhension de la dynamique de ces controverses et in fine contribuer à leur résolution. Jusqu'à maintenant, ces différentes perspectives ont surtout été étudiées afin de savoir comment concilier différents types de connaissances intervenant dans la gestion de l'environnement. Les exemples classiques incluent les efforts faits pour réconcilier les savoirs « traditionnels » et « locaux » avec les connaissances « scientifiques » en matière de gestion environnementale. Ce sont ces différentes manières de s'engager avec l'environnement qui donnent lieu à différentes constructions des savoirs. La distinction entre différents types de savoirs ne serait donc pas épistémologique mais se situerait plutôt à un niveau phénoménologique. Nous pensons qu'il faut dépasser cette question des modes de connaissance et analyser de manière globale ces différentes manières de s'engager avec l'environnement. Nous faisons l'hypothèse qu'une meilleure compréhension des modes de gestion et des conflits environnementaux peut être acquise en les analysant à l'aulne de cette distinction fondamentale. Il est en outre suggéré que la résolution des conflits environnementaux doit inclure des moyens de reconnaître et de légitimer des manières de connaître l'environnement qui soient phénoménologiquement distincts de l'objectivisme scientifique.