Thèse en cours

La pensée de l'espace et de l'objet à l'épreuve des axonométries dans les années 1900

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Auteur / Autrice : Manon Gille
Direction : Mildred Galland-szymkowiak
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale École transdisciplinaire Lettres/Sciences
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pays germaniques Transfert culturels et Archive Husserl
établissement opérateur d'inscription : Ecole normale supérieure

Mots clés

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Résumé

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L'objectif de cette thèse est d'étudier l'histoire des médiations entre l'espace projeté et l'espace réel que constituent les axonométries. Si plusieurs ouvrages philosophiques portent sur l'expérience vécue de l'espace architectural (E. Husserl, G. Simmel, H. Lefebvre), peu d'entre eux se sont donné comme objet d'étude les représentations architecturales en tant que telles. Il s'agira dans cette thèse de revenir sur les conditions historiques de production des axonométries, techniques de dessin majoritairement utilisées à des fins architecturales, de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle en Europe. Cela supposera aussi d'étudier l'objet que constituent ces nouvelles perspectives (synthèse du dessin d'architecture mêlant coupe, plan et élévation) et le contexte de leur réception chez les artistes, ingénieurs, architectes et philosophes du début du XXe siècle. Nous nous demanderons dans quelle mesure les changements liés à l'architecture moderne (la dématérialisation de l'architecture, la disparition des sols dans les compositions, la standardisation des éléments architecturaux représentés et construits) relèvent de cette nouvelle organisation graphique qu'est l'axonométrie. Pour répondre à cette question, nous étudierons plus précisément les transferts culturels qui, entre le Bauhaus de Dessau, le IVe Congrès international d'architecture moderne (CIAM) et le Cercle de Vienne (O. Neurath, R. Carnap), sémantisent tour à tour différents usages du signe logico-graphique, incluant axonométries d'un côté et travaux de logicisation du réel de l'autre. On constate au cours de ces échanges qu'une technique de représentation (logique ou architecturale) est défendue pour prescrire un agencement spécifique des signes (une syntaxe) projetant un type d'espace déterminé (l'espace logique ou l'espace de la métropole moderne). Notre travail s'inscrit donc dans la lignée des études qui cherchent à montrer les similarités qui résident entre la conception architecturale et la conception philosophique (J. Bouveresse, A. Soulez, P. Boudon). Il nous faudra ainsi parcourir l'histoire du dessin d'architecture, et surtout les travaux portant sur l'axonométrie (A. Choisy, J. Guillerme, T. Mandoul, B. Queysanne, L. Stalder). Il conviendra par ailleurs de penser philosophiquement la modélisation comme lieu de rencontre entre la projection et le vécu, en nous appuyant notamment sur la notion de « milieu » (M.Foucault) et sur celle de « médium », issue de la théorie des médias. Cela nous permettra de mieux saisir comment un espace abstrait, tel que celui de l'axonométrie, est mobilisé, subjectivé, par les individus qui sont amenés à vivre dans cet espace projeté.