Administrer les pays ''comme si le roi y était'' : lieutenants généraux et gouverneurs au XVe siècle
Auteur / Autrice : | Vincent Trinidad |
Direction : | Bernard d' Alteroche |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire du droit |
Date : | Inscription en doctorat le 27/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Panthéon-Assas |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale histoire du droit, philosophie du droit et sociologie du droit (Paris ; 1992-....) |
Résumé
Les lieutenants généraux et gouverneurs sont des agents royaux dont le statut demeure assez flou. En effet, si l’on ne peut les considérer comme des officiers royaux car n’étant pas nommés à vie, il ne s’agit pas non plus de commissaires : leurs lettres de nomination ne donnent pas, contrairement aux lettres classiques, un cadre d’action précis aux titulaires de la charge. S’agissant de leurs fonctions, il est demandé aux lieutenants généraux et gouverneurs de représenter le roi localement avec des compétences très larges, aussi bien en matières militaires, administratives ou judiciaires. Ainsi, ils doivent agir dans leur circonscription « comme si le roi y était », pour reprendre la formule employée dans les lettres de provision. Le développement de la charge durant le XVe siècle peut être divisé en deux temps. Le premier est celui de la Guerre de Cent Ans, qui est considérée par les auteurs comme l’une des périodes les plus importantes pour les lieutenants généraux et gouverneurs. Ceux-ci gouvernent alors de larges territoires frontaliers, potentiellement menacés par la guerre ou les troubles intérieurs. Puis, durant la seconde moitié du siècle, quand la guerre contre l’Angleterre s’achève mais que les troubles internes se poursuivent, le pouvoir royal est obligé de faire encore appel aux lieutenants généraux et gouverneurs. D’autant plus que, dans le même temps, le royaume s’agrandit avec de nouveaux territoires frontaliers à administrer. Mais au même moment, le pouvoir royal commence aussi à encadrer les pouvoirs des lieutenants généraux et gouverneurs et à les cantonner à un domaine strictement militaire.