Thèse en cours

BIOMARQUEURS DANS L'ÉTIOLOGIE DE L'HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE IDIOPATHIQUE
FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Federico Cagnazzo
Direction : Vincent Costalat
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Inscription en doctorat le 09/10/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IGF - Institut de Génomique Fonctionnelle
Equipe de recherche : NEUROPROTÉOMIQUE ET SIGNALISATION DES PATHOLOGIES CÉRÉBRALES

Résumé

FR  |  
EN

L'hypertension intracrânienne idiopathique (HII) est une pathologie caractérisée par une augmentation de la pression intracrânienne (PIC) de cause inconnue, un œdème papillaire avec un risque de baisse de la vue permanente, et des céphalées sévères qui altèrent profondément la qualité de vie car elles deviennent souvent irréversibles malgré la résolution de l'HII et la disparition de l'œdème papillaire. L'HII est diagnostiquée grâce aux critères de Dandy modifiés (Friedman et al, 2013), sur la base d'une augmentation de la PIC (>25 cm d'H2O sur la ponction lombaire (PL) réalisée en décubitus latéral), d'un œdème papillaire au fond d'œil, d'un liquide céphalo-rachidien (LCR) normal et d'imagerie cérébrale qui écarte toutes les autres causes d'hypertension intracrânienne. L'HII suscite un intérêt croissant parmi les cliniciens car son incidence et sa prévalence augmentent. L'HII prédomine chez la femme en âge de procréer ayant une augmentation de l'index de masse corporelle. Au Royaume-Uni, son incidence a doublé en 14 ans, passant de 3,5 pour 100 000 à 7,69 pour 100 000 dans la population féminine entre 2002 à 2016 (+ 108%). A ce jour la physiopathologie exacte de l'HII reste inconnue. L'HII est considérée comme une affection neurométabolique et neuroendocrine complexe favorisée par le sexe féminin et l'obésité. Ses mécanismes hypothétiques impliquent des anomalies inflammatoires, auto-immunes, et hormonales, notamment des androgènes. L'HII est également associée chez le 70% des patients à une obstruction du drainage veineux cérébral avec sténoses du sinus transverse. Cette obstruction peut être la cause principale de la maladie dans les formes dites « veinogéniques » ou peut-être impliquée dans l'aggravation et le maintien de l'HII lorsque la PIC comprime des sinus veineux par ailleurs normaux dans les formes dites «non-veinogéniques». La prise en charge thérapeutique de l'HII a un triple objectif : i) traiter la ou les causes subjacentes ; ii) protéger la vision, et iii) réduire l'impact des céphalées. Malheureusement, les traitements actuels sont peu efficaces, en raison de l'absence d'un traitement ciblé sur la cause de l'augmentation de la PIC, et donc sur l'étiologie. Un traitement plus récent de l'HII avec sténoses du sinus transverse consiste en la pose d'un stent intracrânien afin de normaliser le calibre du sinus veineux et rétablir l'équilibre entre circulation sanguine, flux de LCR et PIC. Selon de nombreuses études ouvertes dans l'HII, le stenting veineux améliore l'œdème papillaire (80-90%) et les céphalées (70-80%) à trois mois. En conséquence, la prise en charge endovasculaire des patients HII, de plus en plus diffuse et réalisée, représente une occasion unique pour effectuer des prélèvements biologiques afin d'identifier des biomarqueurs associés à la sévérité clinique, et étudier leur variation en fonction de la normalisation de la PIC après stenting, et de l'évolution de la symptomatologie ophtalmologique et des céphalées. OBJECTIVE PRINCIPAL Etudier la concentration des biomarqueurs inflammatoires, immunologiques et de dommage cérébrovasculaire dans le sang périphérique et central (sinus transverse, site de la sténose intracrânienne), dans le liquide cérébro-spinal et dans la salive avant stenting du sinus et à 3 mois. L'étude vise à rechercher une corrélation entre : 1) la concentration des biomarqueurs et la sévérité de l'œdème papillaire (tomographie de cohérence optique (OCT) et étude du fond d'œil avec épaisseur moyenne de la couche des fibres optiques (RNFL); 2) leur variation de concentration à 3 mois du stenting en fonction de l'évolution de l'œdème papillaire. Le biomarqueurs suivantes seront analysés: biomarqueur d'intégrité neurovasculaire dans le sang peripherique et dans la salive: protéine S-100, GFAP, Neurofilament light-chain, Neuronal specific enolase, Uch-L1 ; biomarqueurs d'inflammation et dommage cellulaire dans le sang central et dans la salive: MMPs 2 et 9, IL-1, IL-6, IL-17, IL-13, TNF-a ; biomarqueurs de la céphalée dans le sang peripherique: Calcitonin Gene Related-Peptide ; biomarqueurs déjà connus comme impliqués dans l'HII: Glucagon-Like Peptide 1; bilan hormonal complet. OBJECTIFS SECONDAIRES 1) Etudier la corrélation entre la concentration initial (avant traitement) et la variation de concentration à 3 mois du traitement des biomarqueurs dans le sang périphérique, central, dans le LCS, et dans la salive en fonction de l'évolution de la céphalée (changement du HIT-6). 2) Investiguer la corrélation entre le taux de biomarqueurs et la sévérité de la pression intracrânienne.