Jonctions intercellulaires: un indispensable maillon de la supracellularité dans la migration collective amiboïde
Auteur / Autrice : | Aurore Maciejewski |
Direction : | Fanny Jaulin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du Cancer |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2020 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cancérologie : biologie-médecine-santé (Villejuif, Val-de-Marne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Dynamique des Cellules Tumorales |
Equipe de recherche : Invasion collective | |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....) | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-….) |
Mots clés
Résumé
La disssémination métastatique est la cause de 90% des morts par cancer solides, principalement de par la nature systémique de la maladie et la résistance de celle-ci à la plupart des thérapies actuelles. Il est donc crucial de comprendre les mécanismes de dissémination métastatique pour développer de nouveaux traitements et améliorer la prise en charge des patients. Une des caractéristiques des cellules métastatiques est leur capacité à migrer et envahir les tissus proches et organes à distance du site primaire. La migration cellulaire a été beaucoup étudié in vitro et à l'échelle unicellulaire. Cependant, deux études du laboratoire de Fanny Jaulin étudiant les stratégies de dissémination d'explants de tumeurs colorectales primaires ont mis en évidence l'importance de l'invasion collective dans ce procédé. Jusqu'à récemment, le seul mode de migration collective décrit présente des caractéristiques proches du mode de migration unicellulaire mésenchymateux, avec des cellules « leaders » à l'avant exerçant des forces de tractions et tirant les cellules « followers ». Ce mode de migration nécessite une interaction à la matrice extracellulaire via le recrutement d'intégrines et la formation d'adhésions focales. Notre laboratoire a identifié un nouveau mode de migration collective utilisées par des clusters de cellules de cancer colorectal lorsqu'ils sont confinés en milieu non adhésif. Ce mouvement est indépendant de la formation d'adhésions focales mais repose sur la transmission non spécifique de forces de friction par les intégrines. Les clusters se comportent comme une cellule géante en utilisant un cortex actomyosique supracellulaire polarisé et contractile. Nous avons appelé ce mode de migration « migration collective amiboïde » (MCA) à cause des nombreuses ressemblances avec la migration unicellulaire amiboïde, un mode de locomotion utilisé par les leucocytes pour se déplacer dans tout le corps. Nos résultats préliminaires indiquent que les jonctions intercellulaires sont clés pour la coordination des cellules au sein du cluster et la MCA. Ce projet de thèse s'intéresse principalement au rôle de ces jonctions dans la MCA. Nous travaillons à comprendre quelles sont ces jonctions, comment elles sont formées et quels sont leurs rôles dans la MCA. Cela nous permettrait de mieux comprendre comment les forces sont distribuées et coordonnées dans le cluster pour permettre la migration, l'organisation supracellulaire du cortex actomyosique qui connecte les cellules du cluster par ces jonctions étant le principal point d'intérêt. Nous nous intéressons particulièrement à la vinculine, une protéine clé des adhésions focales qui peut être recrutée aux jonctions adhérentes lorsque celles-ci sont sous tension. Nous avons montré que la vinculine peut être recrutée dans ces deux structures dans notre modèle selon les conditions expérimentales, et que sa présence aux jonctions adhérentes est nécessaire à la MCA. Notre hypothèse de travail est que la vinculine se comporte comme un mécanosensor pour permettre le couplage mécanique et la coordination supracellulaire du cluster, en conenctant le cytosquelette actomyosique de cellules voisines. Pour tester cette hypothèse, nous utilisons des puces microfluidiques spécifiquement fabriquées pour confiner des clusters de cellules exprimant des protéines fluorescentes. Cela nous permet de suivre directement la localisation de protéines d'intérêt et d'étudier la dynamique du cytosquelette actomyosique en temps réel. Ce projet nous permettra de mieux comprendre le déroulement de la MCA, ce qui représente la première étape vers de nouvelles thérapies innovantes pour empêcher la dissémination métastatique chez des patients.